« Un petit réseau, mais qui engendrait beaucoup de nuisances. » C’est ainsi que le trafic de stupéfiants démantelé cette semaine, rue Cortel à Joigny, a été présenté par Marie-José Delambily, procureure de la République de Sens, et le chef d’escadron Nicolas Nanni, commandant la compagnie de gendarmerie de Sens, ce vendredi 14 décembre 2018.
Un important dispositif mardi matin
Le mardi 11 décembre, entre 6 heures et 6 h 15, un important dispositif de gendarmerie est déployé dans le centre-ville de Joigny. Quinze militaires de la compagnie de Sens, renforcés par trois unités des pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de Sens, Joigny et Auxerre, procèdent à l’interpellation de la totalité des membres d’un réseau de trafic de cannabis.
C’est le résultat d’une enquête de plusieurs mois, partie d’un renseignement.
« C’est le résultat d’une enquête de plusieurs mois, partie d’un renseignement », explique Marie-José Delambily. Après avoir mis en place des écoutes téléphoniques, les enquêteurs « ont dû se montrer inventif », en utilisant « un nouveau mode opératoire » pour récolter suffisamment de preuves dans un lieu « où la configuration rend difficile leur travail », affirme le commandant Nicolas Nanni, sans vouloir dévoiler tous les détails.
Des interdictions de territoire
Sept personnes ont été interpellées : cinq majeurs et deux mineurs. L’un des mineurs est apparu comme la tête de réseau au fil de l’enquête. Lors des perquisitions, 200 g de cannabis, 200 € en numéraire et du matériel de trafiquant (balances, sachets de conditionnement) sont retrouvés.
« Depuis juillet, il a été décidé que le parquet de Sens aurait en charge les gardes à vue de mineurs dans le cadre d’affaires mixtes (avec des majeurs et des mineurs) », précise la procureure de la République de Sens. Si l’un des majeurs, moins impliqué, s’est vu remettre une convocation par officier de police judiciaire, les six autres protagonistes ont été placés en garde à vue mardi matin puis déférés jeudi devant les parquets de Sens et Auxerre pour les mineurs. Tous ont été placés sous contrôle judiciaire dans l’attente de leurs audiences. Trois majeurs ont interdiction de paraître dans l’Yonne, le quatrième ne pourra lui se trouver à Joigny.
Des gendarmes implantés rue Cortel
« Il y a environ un an, j’avais assisté à une assemblée avec des habitants et des commerçants de la rue Cortel, à l’initiative de Bernard Moraine, le maire de Joigny, raconte le commandant Nicolas Nanni. Des troubles à la tranquillité publique et un trafic de stupéfiants nous avaient été remontés. Nous avons alors porté nos efforts pour mettre fin à ce sentiment d’insécurité. » Dans l’attente de la réponse pénale, les gendarmes vont s’implanter de manière permanente dans un local de la rue Cortel, « en lien avec les services municipaux et notamment la police municipale de Joigny ». L’objectif sera « d’occuper le terrain et de renouer le contact avec les habitants, les commerçants et les visiteurs ».
Antoine Compigne