Benalla affirme qu’un membre de la présidence lui a rendu ses passeports
Dans le « JDD », l’ex-collaborateur de l’Élysée explique qu’on lui a rendu ses affaires en octobre, dont les passeports utilisés pour son « confort personnel ».
Par LePoint.fr
Nouvel épisode de l’acte II de l’affaire Benalla : l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron semble chercher à désamorcer la crise et annonce dans une interview au Journal du dimanche qu’il rendra les passeports au Quai d’Orsay dans les prochains jours. Selon lui, cette affaire se résume à « beaucoup de bruit pour rien » puisqu’il juge la controverse « complètement disproportionnée ».
Depuis plusieurs jours, Alexandre Benalla et, avec lui, l’Élysée sont au cœur d’une nouvelle polémique. L’ancien collaborateur du cabinet présidentiel a en effet conservé deux passeports diplomatiques après son départ de l’Élysée. Mis à pied le 3 mai, limogé le 23 juillet, il a continué à utiliser ces documents délivrés par le ministère des Affaires étrangères pour des voyages d’affaires à l’étranger. Une situation remontée à la surface après son voyage au Tchad peu avant le président de la République. L’heure est donc aux explications pour celui qui annonce qu’il les rendra dans les prochains jours. « J’ai peut-être eu tort de me servir de ces passeports. Mais je tiens à dire que je ne l’ai fait que par confort personnel, pour faciliter mon passage dans les aéroports. En aucun cas je ne les ai utilisés pour mes affaires. Je ne vois d’ailleurs pas à quoi ils auraient pu me servir », confie Alexandre Benalla à l’hebdomadaire.
Rendus en octobre
Quelques heures avant cette annonce, le parquet de Paris annonçait l’ouverture d’une enquête pour abus de confiance et « usage sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle ». Si Alexandre Benalla réclame en premier lieu d’être traité comme « un justiciable ordinaire, ni plus ni moins », il cherche aussi à se dédouaner de toute responsabilité. Ainsi, il précise avoir bel et bien rendu les documents fin août – interrogé par la commission d’enquête du Sénat, il avait expliqué aux sénateurs que ces passeports étaient restés à son bureau. Il déclare aujourd’hui que ceux-ci lui auraient été remis par un « membre de la présidence » début octobre avec le reste de ses effets personnels. « Dans la mesure où on me les a rendus, je n’ai pas vu de raison de ne pas les utiliser », se défend-il.
Difficile de savoir pour l’heure si cette restitution, effectuée, selon le JDD, dans une rue proche de l’Élysée, relève de l’erreur ou de la faveur. Mais cette chronologie des faits lui permet aussi d’affirmer qu’il n’a pas menti à la commission sénatoriale puisque, le 19 septembre, les passeports se trouvaient encore à l’Élysée.
Toute cette semaine, la présidence avait plaidé l’ignorance, déclarant ne disposer d’« aucune information remontée par les services de l’État concernés sur l’utilisation par M. Benalla des passeports diplomatiques qui lui avaient été attribués dans le cadre exclusif de ses fonctions à la présidence de la République ». Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, l’avait aussi sommé en début de semaine de s’expliquer sur « d’éventuelles missions personnelles et privées » menées « comme consultant » alors qu’il était « en fonction à l’Élysée ». Ce à quoi Alexandre Benalla avait répondu n’avoir « jamais effectué de missions personnelles et privées » durant ses fonctions à la présidence.