Belfort | Faits divers Deux policiers municipaux en garde à vue
Les 22 policiers municipaux de Belfort ont débrayé, ce mercredi. Ils manifestaient ainsi leur solidarité vis-à-vis de deux de leurs collègues placés en garde à vue au commissariat de la police nationale à Belfort. Ces derniers y ont été convoqués dans le cadre d’une enquête diligentée par le parquet de Belfort, pour éclaircir les circonstances de l’interpellation du 17 avril.
Un cyclomotoriste aurait déposé plainte contre les policiers pour « violences sans ITT ».
Repéré par les caméras de vidéosurveillance
Ce jour-là, le cyclomotoriste est repéré dans le centre-ville, par deux policiers municipaux à VTT. Il vient de commettre plusieurs infractions au Code de la route au centre-ville et refuse de se laisser contrôler.
« Les deux policiers municipaux ont demandé l’assistance du centre de supervision urbain pour retrouver le suspect qui a pris la fuite », indique Lionel Dujancourt, délégué départemental du SNPM. « Grâce aux caméras de vidéosurveillance, il a été repéré impasse Pershing dans le quartier de la gare. »
En voyant les vététistes, l’homme tente de s’échapper. Les policiers municipaux, qui bénéficient de renfort, parviennent, non sans mal, à maîtriser le suspect après avoir reçu des menaces de morts et des coups. L’un des agents s’en sort avec trois jours d’ITT.
« Erreur de rédaction »
C’est après que les choses se compliqueraient avec la rédaction du rapport d’interpellation et de mise à disposition à un officier de police judiciaire. Selon nos informations, les deux vététistes de la police municipale seraient soupçonnés d’avoir rédigé un « faux en écriture ». Plus simplement, il y aurait des différences entre le compte rendu et les enregistrements des caméras de vidéosurveillance.
« J’avoue ne pas comprendre ce qu’on reproche à des collègues qui sont qualifiés d’exemplaires par leur hiérarchie », estime Lionel Dujancourt. « Personne n’est à l’abri d’une erreur de rédaction. Si ça doit valoir une garde à vue à tous policiers municipaux qui en sont responsables, ils vont tous rejoindre le service des espaces verts et refuser de faire ce métier. »
Les policiers municipaux libérés en fin d’après-midi
De son côté, le maire Damien Meslot juge « disproportionnée » cette procédure engagée contre les deux policiers municipaux.
« Les gardes à vue ne se justifiaient pas », indique l’élu. « D’autant plus que les policiers municipaux présentaient de bonnes garanties de représentation devant les enquêteurs et la justice. De même, je crois qu’il aurait été préférable de confier cette enquête à la gendarmerie, pour éviter que ne se renforce le ressentiment de la police municipale vis-à-vis de la nationale. »
En fin d’après-midi, les policiers municipaux ont quitté libres le commissariat de police. L’enquête se poursuit.