Metz Policiers municipaux poursuivis pour violences : l’un relaxé, le second condamné à 10 mois de sursis
Dans la nuit du 20 au 21 avril 2023, le premier des policiers municipaux poursuivis, un homme de 50 ans, ancien militaire, était appelé en renfort de ses collègues qui se trouvaient en difficulté sur un contrôle routier. L’interpellation de l’un des passagers du véhicule, en état d’ébriété, s’était montrée compliquée et s’était terminée au sol. Le jeune a dénoncé des coups portés au visage et un coup de tête dans la voiture. Il aurait perdu une dent. Une ITT de 10 jours a été fixée.
Bombe lacrymogène
Le même soir, toujours à l’occasion d’un contrôle routier, le prévenu avait fait usage d’une bombe lacrymogène pour repousser un individu qui tentait d’empêcher l’opération de police. Le prévenu a expliqué avoir agi sur ordre de sa supérieure qui lui avait donné l’arme. « Il essayait de s’immiscer dans le contrôle, j’ai utilisé la lacrymo pour le faire reculer », a déclaré le policier à la barre reconnaissant ne pas être titulaire d’un permis lui permettant d’en faire usage. « Les agents de police municipale peuvent utiliser leurs armes en cas d’absolue nécessité et de manière strictement proportionnée, ce qui est le cas, en l’espèce », estime l’avocat de la défense, Me Xavier Iochum. Une peine de six mois intégralement assortie de sursis ainsi qu’une amende de 4 000 euros a été requise à son encontre.
Les faits concernant le second prévenu, un homme de 31 ans, remontent au 4 février 2023 et se sont déroulés dans le cadre d’un refus d’obtempérer. Ce jour le plaignant qui venait de griller un feu rouge avait refusé de s’arrêter et poursuivi sa route. Stoppé par un autre véhicule, il avait fini par s’immobiliser. Le policier municipal avait frappé à la fenêtre du conducteur avec son arme de service. Selon lui, c’est accidentellement qu’il aurait touché le visage de l’automobiliste avec celle-ci lorsqu’il a redémarré pour prendre la fuite. Le fuyard, positif à l’alcool et au cannabis, avait fini par s’encastrer dans le portail de son domicile. Il avait dû répondre de ses actes devant la justice. Il se verra néanmoins prescrire une ITT de 3 jours.
Le parquet avait requis une amende de 5 000 euros à son encontre mais ne s’était pas prononcé en faveur d’une peine s’en remettant à la diligence du tribunal.
Le tribunal correctionnel de Metz a rendu sa décision le 13 novembre dernier. Il a reconnu le policier de 50 ans coupable des faits qui lui était reprochés et l’a condamné à une peine de 10 mois de sursis ainsi qu’à l’interdiction de porter une arme pendant 3 ans et à la privation du droit d’éligibilité pendant 3 ans. Son avocat Me Iochum a annoncé immédiatement son intention d’interjeter appel. Le second a, quant à lui, été relaxé.