Jœuf : des caméras pour protéger la population et non la surveiller
En matière de sécurité, André Corzani, maire de Jœuf , ne lésine pas sur les moyens. Non pour être dans l’air du temps et surfer sur les discours sécuritaires, mais simplement pour protéger la population de sa commune. L’une des armes dont il dispose, c’est la vidéoprotection, soit une soixantaine de caméras disséminées dans la commune, dont certaines datent d’il y a plus d’une dizaine d’années.
Nouveau serveur
« Nous sommes en train de rénover tout le parc », assure le premier magistrat. « Nous avons acquis un nouveau serveur d’enregistrement pour un montant d’un peu plus de 36 000 € auquel seront reliées les nouvelles caméras. Ces dernières bénéficient de toutes les avancées technologiques et ont une qualité de résolution d’image très fine. Elles permettent de voir de jour comme de nuit à 360 °. » À Jœuf, il n’y a pas d’agent occupé chaque jour à observer les écrans et à traquer les incivilités. Les images servent à la résolution d’enquêtes et elles ne sont visionnées que sur réquisition des autorités par des personnes habilitées à les regarder, c’est-à-dire des officiers de police judiciaire. « Grâce aux enregistrements, les policiers ont pu mettre fin à des trafics de stupéfiants, établir la responsabilité ou non d’un conducteur à la suite d’un accident de la circulation. Ou boucler des investigations au long cours faisant suite à des agressions, par exemple. »
Cela a aussi permis de rendre Jœuf plus sûre. « Ça n’a pas tout réglé certes, mais cela y a contribué », estime André Corzani. « À Jœuf, police municipale et police nationale travaillent en bonne intelligence et de concert », avoue le maire. Mais pas question pour lui d’armer sa police municipale. « Nous en avons parlé avec les élus, avec les agents également. Et nous sommes parvenus à cette conclusion. Rajouter des armes aux armes ne règle rien. » Pour le premier magistrat, le judiciaire, le flagrant délit, la délinquance, la criminalité sont des missions qui incombent aux forces de l’ordre. La police municipale venant en complément. « En revanche, les moyens policiers affectés à notre territoire sont insuffisants. Et nous réclamons des renforts. En aucun cas, nos polices municipales ne viendront se substituer aux fonctions régaliennes »
Prévention, répression
L’église remise au milieu du village, la municipalité de Jœuf souhaite aussi sensibiliser ses administrés au bien vivre ensemble. À travers des messages forts à destination des pollueurs par exemple. Il y a certes les grandes opérations de nettoyage, durant lesquelles les habitants relèvent les manches pour rendre la ville plus propre et, par leur exemple, incitent les autres à adopter le geste citoyen. Et si ça ne fonctionne pas, la police municipale a désormais pour consigne de verbaliser : « Nous ne le faisons pas de gaieté de cœur », avoue M. Corzani. « C’est parfois la seule solution pour remettre les choses à plat. Mais, heureusement, cela ne concerne qu’une minorité de personnes. D’ailleurs, lorsque la police municipale dresse un procès-verbal, elle ne gratifie pas le budget de la commune. C’est totalement faux de penser que cet argent finit dans l’escarcelle de la Ville. »