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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

54 – DÉFENESTRATION MORTELLE À LAXOU

Enquête ouverte pour meurtre ce mercredi à Laxou après la chute d’une femme par la fenêtre de l’appartement conjugal.

Habitante du quartier, Nadine, amie de la victime, a témoigné auprès des policiers après les événements. (Photos A.T.)

20/08/2015 à 05:00 , actualisé le 19/08/2015 à 23:42 Vu 1928 fois
Habitante du quartier, Nadine, amie de la victime, a témoigné auprès des policiers après les événements. (Photos A.T.)

LAXOU
Elle est en pleurs Nadine M., devant les policiers qui sécurisent l’entrée du 9, avenue de la Mortagne, à Laxou/Champ-le-Bœuf. Le drame – la mort de celle qu’on surnommait affectueusement Dany – est sur toutes les lèvres dans ce quartier populaire situé à une centaine de mètres du centre commercial de la Cascade. « Je suis venue pour essayer de comprendre… J’habite le quartier et avec Dany, on se connaissait depuis près de 20 ans. Elle m’appelait ‘’sa pote’’. Quand ça n’allait pas, elle trouvait refuge chez moi », explique Nadine, 46 ans.

Ce mercredi peu avant midi, Danielle Carasol dit « Dany », chutait par la fenêtre de son appartement situé au 7e étage de ce bâtiment de 18 niveaux. Une chute d’une vingtaine de mètres avant que le corps ne heurte violemment le sol pavé, à l’aplomb du logement. Présent dans le secteur, un policier municipal engageait des manœuvres de réanimation avant l’arrivée des pompiers. En vain. Le médecin ne pourra que constater le décès de cette Laxovienne âgée de 57 ans, décrite comme « courageuse, gentille et travailleuse », par plusieurs habitants de l’immeuble.

Mari en garde à vue

Présent dans l’appartement au moment du drame, Marcel Carasol, son mari, était interpellé par les policiers. En état d’ébriété, il sera conduit en cellule de dégrisement à l’Hôtel de police du boulevard Lobau à Nancy pour se voir signifier ensuite son placement en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour « meurtre » par le parquet de Nancy. Chauffeur-livreur à la retraite depuis huit mois, le sexagénaire est suspecté d’avoir défenestré son épouse depuis la fenêtre de leur F3 que le couple, sans enfant, louait à Meurthe-et-Moselle Habitat (mmH) depuis plus de 10 ans.

« L’enquête ouverte pour meurtre devra déterminer précisément ce qu’il s’est passé », indiquait mercredi le magistrat de permanence au parquet de Nancy. Le parquetier a fait le déplacement à Laxou. « Mais pour l’instant aucune hypothèse n’est écartée, y compris celle du suicide. Une autopsie doit avoir lieu d’ici à la fin de la semaine », ajoutait-il. Jean, un résident du 18e, a croisé le mari devant l’ascenseur alors que ce dernier était déjà entre les mains des policiers. « Je l’ai entendu dire : ‘’Vous avez vu ce que j’ai fait à ma femme ?’’». Alors ? Marcel a-t-il projeté Danielle par la fenêtre ou la malheureuse s’est-elle délibérement jetée dans le vide ?

Comme beaucoup, Jean, n’est pas surpris par cet événement, ancré dans un contexte d’alcoolisation conjugale. « Lui, je l’ai encore vu mardi dans la rue, il était totalement ivre ». Un penchant pour l’alcool qui se serait encore accentué avec le départ à la retraite de Marcel Carasol. « À ma connaissance, il n’était pas violent physiquement avec Dany mais il lui parlait très très mal », rapporte Nadine M., sous le choc. « Quand j’allais chez eux, il était souvent à l’ordinateur avec du vin ou du whisky. Dany, elle, consommait parfois pas mal de bière. C’était une personne courageuse et elle n’hésitait pas à accepter des petits boulots précaires de femme de ménage dans des hôtels ou ailleurs », confie encore son amie qui, à plusieurs reprises et face à la détresse de « Dany », l’avait incité « à partir, à quitter son foyer ».

Les policiers de la Brigade criminelle de la Sûreté départementale sont saisis de l’enquête. Ce mercredi, enquêteurs et techniciens en police technique et scientifique quittaient les lieux vers 17 h 15, les bras chargés de scellés. Après avoir passé près de 5 heures dans le logement et les communs. La porte d’entrée de l’appartement conjugal était placée sous cachets de cire rouge. « Meurtre », pouvait-on lire sur l’étiquette des scellés judiciaires. L’audition du mari et l’autopsie du corps, transporté à l’Institut médico-légal de Nancy-Brabois, devraient permettre d’en apprendre davantage sur cette défenestration.

Alain THIESSE

 

 

source : http://www.vosgesmatin.fr/faits-divers/2015/08/20/defenestration-mortelle-a-laxou

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