88 – VOSGES : DES YEUX PARTOUT À REMIREMONT

Plus de soixante caméras de vidéosurveillance quadrillent la ville de Remiremont, avec un centre-ville en passe d’être entièrement couvert. Un dispositif qui a fait ses preuves, selon les policiers et les élus.

02/05/2016 à 05:08, actualisé à 08:09 Vu 1585 fois

Florent Zanchetta, chef de la police municipale de Remiremont, ne regarde les images que sur réquisition judiciaire. Il traite en moyenne cinq demandes par mois. Photo E.L.-C.

La Ville de Thaon-les-Vosges s’est dotée de 32 caméras fixes et deux caméras mobiles. Photo d’archives Jérôme HUMBRECHT

REMIREMONT
Remiremont aime se regarder le nombril et surtout ceux des délinquants. Une soixantaine de caméras quadrillent la ville. Et ce n’est pas fini. Un budget de 36 000 € a été voté pour l’amélioration cette année de la vidéosurveillance.

Les premières caméras (hors parking couvert) ont été posées en 2013, à l’initiative de l’ancienne municipalité, et appuyée par la nouvelle. « C’est un bel outil qu’il aurait été ridicule de ne pas utiliser. Cette vidéosurveillance avait été un sujet polémique lors de la campagne électorale. Je l’ai regretté personnellement », confie l’adjoint Claude Jacquel. Car ses doutes ont vite été estompés. « Etant en charge du dossier, je me suis aperçu que toutes les règles étaient respectées et que ce dispositif était un complément utile à l’action des forces de police », explique l’élu. Le dispositif est même en passe d’être étoffé (lire l’encadré). Et les habitants verraient d’un bon œil l’installation de caméras près de chez eux. « Je reçois beaucoup de demandes », s’étonne celui qui comprend cet état d’angoisse. « Le contexte a changé, nos concitoyens sont comme les Français, très sensibles aux problèmes de sécurité. »

Il braque le sac à main d’une mamie
En 2001, la Ville cherchait déjà à mettre des yeux à des endroits stratégiques. A commencer par le parking couvert des Brasseries, qui était devenu le repère de visiteurs mal intentionnés. « C’était les balbutiements », raconte le chef de la police municipale de Remiremont, Florent Zanchetta, qui considère la vidéosurveillance comme un complément à ses missions. « Elle ne remplace pas la présence des policiers. Mais à chaque exploitation, uniquement sur perquisition judiciaire, on a des éléments, et pas que des images, qui permettent d’orienter les recherches des enquêteurs. » Comme ce voleur de voiture à la petite semelle, bien connu des services de police. « Il était cagoulé, mais il a une démarche reconnaissable », sourit le chef, qui ne manque pas d’exemple de voyous à la carrière ratée. « Une mamie s’est fait braquer son sac à main place de Mesdames à Remiremont. On a pu noter plus loin, grâce à une caméra, la plaque d’immatriculation de la voiture de l’individu. » Un véhicule sérigraphié, en plus…

Les policiers municipaux traitent ainsi en moyenne par mois cinq demandes sur réquisition judiciaire, dont des grosses affaires au final résolues grâce en partie aux images. « Il y a trois ou quatre ans, un réseau de stupéfiants a été démantelé sur Remiremont », rappelle Florent Zanchetta.

La police municipale dispose d’une salle dédiée aux écrans de contrôle, sans opérateur. Les enregistrements sont écrasés au bout de quinze jours. Un temps suffisant pour identifier délinquants et indélicats. L’effet dissuasif des caméras est prouvé, selon les policiers. « On a moins de dégradations aux biens publics, ça se sait qu’il y a des caméras. » Les vols de décorations et de pots de fleurs sont aussi plus rares. Mais une zone sera encore plus surveillée : le cimetière.

Estelle LEMERLE-COHEN

source : http://www.vosgesmatin.fr/edition-de-remiremont/2016/05/02/vosges-des-yeux-partout-a-remiremont