Armement de la police municipale, caméras-piétons pour les agents, adjoint au maire dédié à la sécurité… dans l’Ain, Montluel fait souvent figure de précurseur en matière de sûreté. Dernière proposition du maire, l’installation de caméras sur des maisons individuelles.
Publié le 28/04/2017 à 18:11 Mis à jour le 29/04/2017 à 10:19
Il propose à présent aux habitants du Lotissement de la Fontaine, dans le quartier du « chemin du pont qui bruit », d’équiper les façades de leurs maisons de vidéosurveillance.
Reportage Franck Grassaud et Thierry Swiderski
Si Romain Daubié parle aujourd’hui d’équiper les façades de particuliers, « en raison de la configuration compliquée des lieux », il n’en aurait pas toujours été le cas. Une polémique née d’une lettre envoyée par sa Police municipale est passée par-là.
Dans ce courrier, adressé fin février, il était proposé à ces habitants, l’installation temporaire de caméras portatives infrarouge « aux fenêtres ».
Aussitôt, les opposants locaux, d' »Osons Montluel », ont saisi le préfet de l’Ain, évoquant une disposition illégale.
« Ce qui m’inquiète, c’est qu’un particulier peut avoir accès à la caméra », détaille Bruno Serpereau, élu de l’opposition, « on pourrait très bien imaginer qu’il la détourne et qu’il enregistre les faits et gestes de ses voisins, des passants sur disque dur. »
Le représentant de l’Etat a répondu en insistant sur les règles en vigueur.
S’il est rappelé qu’un particulier ne peut filmer la voie publique, rien n’empêcherait toutefois un maire de surveiller sa ville à partir de la façade de ce particulier. D’où peut-être la volte-face du maire qui ne parle plus des caméras temporaires aux fenêtres.
Il évoque désormais un dispositif comparable à celui des immeubles en ville, où sont accrochées les caméras le plus souvent. Dans ce cas, une municipalité signe simplement une convention avec les copropriétaires. « C’est le même principe pour l’éclairage public ou les lignes téléphoniques. »
En attendant, les habitants croisés ne semblent pas très enclins à accepter ces caméras chez eux.
« Quand on voit comment elles sont souvent vandalisées, on imagine le pire si elles sont sur nos façades », témoigne l’un d’eux.