Qui brûle les voitures dans le sud de l’Oise ?
Mercredi, trois individus ont été interpellés dans le quartier des Champignolles à Saint-Maximin.
C’est un secteur réputé calme. Apprécié pour ses vastes forêts, ses étangs et son patrimoine historique. Mais depuis le début de l’année, l’«inquiétude» gagne les habitants. En quatre mois, les vols et incendies de véhicules se sont multipliés dans le sud de l’Oise. Plus précisément à Saint-Maximin, Saint-Leu d’Esserent, mais aussi Gouvieux, un territoire de 16 000 habitants, où l’on totalise une cinquantaine de voitures brûlées, principalement de nuit. Des faits qui pourraient être l’œuvre d’une seule et même bande.
Mercredi, trois individus ont été interpellés dans le quartier des Champignolles à Saint-Maximin. Selon nos informations, ces hommes, majeurs et habitants dans la commune, seraient à l’origine de ces incendies. Si les gardes à vue des prévenus sont toujours en cours, le maire (PCF) de Saint-Maximin, Serge Macudzinski, évoque «une bande de quinze jeunes recherchés, dont une partie issue des gens du voyage». Un «phénomène nouveau» subi par ces municipalités, qui souhaitent «lutter contre cette délinquance nocturne».
«Nous nous sentons impuissants»
«Nous refusons de nous habituer à cette situation, s’insurge le maire de Saint-Maximin, commune de 3 000 habitants. Depuis décembre, c’est le quartier des Champignolles qui est le plus touché, avec une quinzaine de véhicules brûlés. La commune de Saint-Leu d’Esserent a été atteinte sur la même période. Pour moi, c’est la même équipe qui sévit.»
Le 27 avril dernier, un conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD) a été organisé à Creil. La gendarmerie de Chantilly, la police municipale et le sous-préfet de Senlis ont pointé du doigt le phénomène. «C’est du jamais-vu, s’indigne le maire (SE) de Saint-Leu d’Esserent, Michel Euverte. Régulièrement, six voitures brûlent sur une seule semaine. Nous nous sentons impuissants.»
Six kilomètres plus loin, la ville de Gouvieux et ses 9 000 habitants ne sont pas à l’abri de ce type de délinquance. Depuis le début de l’année, la municipalité relève des «vols de voitures réguliers». «Cela arrive deux à trois par semaine. Les véhicules sont ensuite retrouvés incendiés dans des coins isolés, vers les étangs», précise-t-on. Mais la municipalité a bien l’intention de «prendre des mesures radicales». «Nous sommes la seule commune du secteur à ne pas posséder de caméras de vidéoprotection, souligne Manoëlle Martin, adjointe chargée de la sécurité. Nous allons donc installer une quarantaine de caméras mobiles, qui seront opérationnelles d’ici à un an. Prochaine étape, les placer aux endroits stratégiques de la commune.»
«C’est un cauchemar»
Le quartier des Champignolles à Saint-Maximin est un ensemble de résidences sociales où vivent plus de 500 personnes. Depuis le mois de décembre, des feux de voitures sont régulièrement signalés par les résidents. Des habitants qui dénoncent «un acharnement incessant» polluant leur vie. «On est réveillés en pleine nuit par des explosions, c’est un cauchemar, regrette Monique*, une Saint-Maximoise de 65 ans. J’habite ici depuis quarante ans, et c’est un choc de voir le quartier se dégrader aussi rapidement.» «La voiture est l’outil de travail de beaucoup de monde ici, déplore une autre habitante. Malheureusement, c’est toujours les petites gens qui trinquent. Et le pire, c’est que toute cette situation est en train de devenir monnaie courante.»
* Le prénom a été modifié.