La CFE CGC reçue par le Président de la République
Rencontre entre Emmanuel Macron et François Hommeril :
« Des inquiétudes persistent, mais la volonté de travailler ensemble est évidente ».
Reçu ce mardi 23 mai par Emmanuel Macron, François Hommeril, président de la CFE-CGC, s’est déclaré plutôt satisfait et rassuré à la sortie de cet entretien d’une heure. Face à un président de la République à l’écoute, engagé et qui semble bien décidé à travailler avec l’ensemble des parties prenantes à la résolution des problèmes de la France, le leader de la CFE-CGC a défendu les positions de la confédération sur les dossiers majeurs. Au cœur de leurs échanges, donc : la réforme du Code du Travail, celle de l’Assurance chômage mais aussi la fusion des instances représentatives du personnel. Si l’échange entre les deux hommes n’a pas permis de lever certaines inquiétudes (notamment sur le timing des réformes envisagées), il s’est révélé constructif, posant les bases d’un véritable débat et d’un travail de fond qui s’annonce dense.
En recevant, ce mardi 23 mai, les responsables des organisations syndicales représentatives, le président de la République a engagé la phase de concertation sur son projet de réforme du code du travail.
« Nous avons débattu d’un certain nombre de sujets. J’ai évidemment mis en avant les points sur lesquels la CFE-CGC était sensible, notamment la fusion des instances représentatives du personnel. J’ai demandé au Président Macron de ne pas prendre de risques en allant vers un système de simplification qui ne serait qu’apparente », a déclaré François Hommeril à sa sortie de l’Elysée. Annoncée par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, la fusion des IRP est un dossier qui mérite d’être traité avec le recul nécessaire. « Il faut regarder comment ce dossier-là va nous amener vers une instance nouvelle, une instance plus apte à relever les enjeux économiques et sociaux du XXIe siècle. Le sujet mérite du temps, sous peine d’être gâché. » Sans être en principe opposé à la méthode de l’ordonnance, ni au calendrier imposé par le nouvel exécutif sur certains sujets, le leader syndical a toutefois estimé qu’il était fondamental « que le texte de loi corresponde et respecte […] ce que chacun a mis dans le débat ». Une mise en garde à laquelle le président de la République semble avoir donné un écho plutôt positif.
Autre sujet abordé : la réforme de l’assurance chômage et de sa gouvernance. « Sur ce dossier majeur, on risque d’avoir une zone de désaccord. D’autant que je ne suis pas certain que tout soit très clairement défini au-delà des intentions », a souligné François Hommeril. Lors de la campagne électorale, Emmanuel Macron a avancé vouloir financer une partie du régime aujourd’hui paritaire par l’impôt. Un dispositif dans lequel le président de la CFE-CGC craint que « beaucoup de gens ne pas se retrouver. »
François Hommeril a aussi « mis en garde » le président de la République « sur le tropisme qu’a chaque pouvoir de vouloir réformer la formation professionnelle, et finalement l’ayant réformé, de constater qu’ils n’avaient pas fait grand chose d’utile pour [la] rendre plus efficace ».
Dernier point positif pour le président de la CFE-CGC : le calendrier de réformes semble s’être « desserré ». « La ratification des ordonnances réformant le code du Travail devrait intervenir vers la fin septembre. Ce qui nous laisse le temps de travailler un peu plus sereinement sur le dossier. »