« La mobilisation de nos forces de sécurité est maximale », a affirmé Gérard Collomb ce lundi, après un week-end marqué par l’attentat de Londres. Un événement qui repose une nouvelle fois la question de la sécurité à l’intérieur du continent européen en particulier, « où la menace reste extrêmement élevée », a rappelé le ministre de l’Intérieur, dans un entretien au Parisien. Des propos qui rappellent ceux prononcés au lendemain de l’attentat de Manchester, le 23 mai dernier. « Partout nos forces de sécurité sont mobilisées sur le territoire », avait alors affirmé le ministre.
Fin mai, à l’issue d’un Conseil de défense, l’Elysée a annoncé sa décision de demander la prolongation de l’Etat d’urgence jusqu’au 1er novembre. Par ailleurs, le Plan Vigipirate, actuellement au stade « sécurité renforcée, risque d’attentat », englobe 300 mesures réparties dans douze secteurs, comprenant les transports, l’énergie ou encore la santé, comme le rappelle Le Figaro ce lundi.
Une circulaire envoyée aux préfets
Au Parisien, Gérard Collomb explique ce lundi qu’une attention particulière est portée au volet prévention les attentats. « Nos services portent une attention spéciale à la détection des « signaux faibles », indiquant la radicalisation de tel ou tel individu ou le risque d’une passage à l’acte », précise-t-il.
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Mais surtout, en début de période estivale, après l’attaque de Manchester, survenue après un concert, Gérard Collomb a rappelé en particulier le dispositif de sécurité mis en place dans le domaine culturel.
Des consignes ont été données aux organisateurs d’événements, et ce dès le lendemain de l’attentat. Une circulaire a été envoyée aux préfets afin qu’ils coordonnent la sécurisation de ces événements, qui seront tous maintenus. Le document résumait les objectifs en ces termes:
« À l’approche de la saison estivale, il est indispensable que les services de police et de gendarmerie (…) fassent preuve d’une vigilance redoublée dans les lieux touristiques, les lieux de forte affluence ainsi que les structures dédiées aux transports. Vous organiserez les dispositifs opérationnels de telle façon que les patrouilles soient maximisées, dynamiques, visibles et renforcées dans ces lieux sensibles ».
L’implication de la police municipale
Le texte évoquait en particulier l’implication de la police municipale et des soldats de l’opération Sentinelle dans ces dispositifs.
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« Vous associerez les polices municipales à cette démarche et adapterez en ce sens les patrouilles du dispositif Sentinelle lorsque vous en disposez », expliquait le document, cité par Le Figaro.
L’objectif de ces mesures est notamment de sécuriser les abords des salles, en surveillant par exemple les files d’attente et les sorties des spectateurs, mais aussi en inspectant les salles avant les spectacles. Cela passe également par un renforcement de la visibilité des patrouilles de police et gendarmerie près des lieux identifiés comme des cibles potentielles. Le 23 mai, la prise d’un arrêté autorisant les contrôles d’identité aux abords des salles a également été annoncée.
Aide exceptionnelle de l’Etat pour certaines structures
Depuis l’attentat du Bataclan, une batterie de mesures a été prise par les pouvoirs publics pour accroître la sécurité de ce type de sites. De nombreux festivals et des salles de spectacle ont par exemple bénéficié d’une aide exceptionnelle de l’État pour faire face aux surcoûts engendrés par le renforcement de la sécurité, via un fonds d’urgence, créé après le 13 novembre 2015.
Un guide de bonnes pratiques a aussi été publié en avril par les ministères de l’Intérieur et de la Culture. Il propose « une méthode, des fiches techniques, un questionnaire d’autoévaluation et des vade mecum » en « tenant compte des spécificités des manifestations culturelles ».
Le plan d’urgence « tourisme et sécurité » de novembre 2016 prévoyait par ailleurs le déploiement de nouvelles caméras à Paris et en Ile-de-France à hauteur de 5 millions d’euros, ainsi que de nouveaux investissements de sécurité dans 30 établissements culturels jugés prioritaires par le ministère de la Culture et de la Communication, à hauteur de 5 millions d’euros.