SÉCURITÉ. « Figuerolles et le Plan Cabanes, c’est pas Chicago » assènent des commerçants de ce faubourg de Montpellier rencontrés jeudi soir, après des scènes de violences sur la voie publique. Ils se disent « consternés, voire révoltés » par la parution d’un article de presse, qui est loin de la vérité, selon eux. Et ils dénoncent « un geste politique destiné à nuire à Philippe Saurel, maire et président de la métropole, lorsqu’on a découvert dans cet article le nom d’un des ancien épicier très implanté dans le quartier. Il est anti-Saurel à fond ».
« Ici, ce n’est pas les cités nord de Marseille, il n’y a pas de tueurs à la kalachnikov. Certes, il y a eu trois blessés à coups de couteau en l’espace d’une semaine, dont deux très légèrement atteints, mais ce sont des différends, rien à voir avec des règlements de compte du grand banditisme », assure un exploitant d’un bar. Qui ne cache pas toutefois assister à un regain de violences, « parce que maintenant, il faut bien le dire et c’est inquiétant, les gens se baladent avec un couteau et autres armes blanches dans les poches ».
Un clan familial
Un autre cafetier connaît les raisons de cette tension qui est palpable, selon d’autres commerçants et des riverains : « Un clan familial bien incrusté dans le quartier et qui faisait la loi a perdu de l’argent, beaucoup d’argent, semble-t-il du fait de l’arrivée de dealers qui ont pris le dessus. Ce clan tente actuellement par tous les moyens de refaire leur loi pour reprendre la direction des trafics de drogue et de cigarettes de contrebande. D’où des conflits permanents ».
Jeudi soir, en plein ramadam, c’était le calme plat dans les rues de Figuerolles et de Plan Cabanes. « Regardez, ces jeunes qui mangent ensemble devant les commerces, c’est convivial. Il n’y a ni couteau, ni arme à feu exhibés », témoigne un coiffeur.
La BAC patrouille en permanence
Une voiture break est arrêtée au feu rouge, avec trois occupants à bord. Ce sont des policiers en civil de la brigade anticriminalité -BAC- du commissariat central, à bord d’une voiture banalisée. « Ils patrouillent sans arrêt, pour nous c’est un gage de sécurité. On voit également beaucoup les policiers municipaux, c’est rassurant », constate un commerçant de la rue Daru, réputée paraît-il pour être une zone de non-droit : « Mais c’est faux, archi-faux, les voitures de police-secours, la BAC, les agents municipaux patrouillent régulièrement et il y a des interpellations quand il se passe quelque chose d’illégal. C’est sûr qu’on ne peut pas laisser des policiers 24h sur 24 dans la rue Daru ! ».
Vente à la sauvette
Des riverains s’étonnent toutefois que la vente à la sauvette sur les trottoirs du cours Gambetta aient repris comme avant : « Le récent arrêté municipal interdisant cette vente à la sauvette a été strictement appliqué dans les jours qui ont suivi. Puis, ces vendeurs qui sont dans l’illégalité totale sont revenus. Et ils sont de plus en plus nombreux chaque jour. Nous avons de nouveau alerté la mairie ».
Sur réquisition du procureur de la République de Montpellier, des opérations conjointement menées par la police nationale -Sécurité publique et Police aux frontières, la PAF- et la police municipale vont être lancées dans les prochains jours pour sécuriser le quartier. Avec quels résultats à la clé ?
Des commerçants de Figuerolles et de Plan Cabanes s’interrogent, en effet sur les suites judiciaires données aux délinquants présumés : « Nous avons l’impression qu’ils sont remis en liberté, pas systématiquement bien sûr, mais, on croise assez souvent des individus qui traînent encore ici, dont on sait qu’ils ont été interpellés 48 heures plus tôt, quelquefois la veille »…