Justice : la Yamaha MT-09 est-elle dangereuse ?
André Lecondé Le 15 Juin 2017 à 09h49
La question est posée avec la plus grande prudence, mais elle est bel et bien d’actualité au regard de deux accidents mortels sans concordance de temps ni de lieu. Mais avec le même véhicule et dans des circonstances que la justice veut éclairer. En question, une moto, la Yamaha MT-09, que pilotaient deux fonctionnaires des forces de l’ordre sur des autoroutes, et qui ont été victimes, tous les deux, d’un accident mortel de la circulation routière en étant seul en cause.
Une situation que rappelle le quotidien La Nouvelle République et qu’il faut aussi, et peut-être même surtout, à l’aune d’une campagne de rappel initiée par Yamaha sur des modèles de sa gamme. Une démarche du constructeur qui concerne notamment la MT-09.
Rappelons les faits. Il y a deux mois, un motard de la police municipale se tuait sur l’A 10. La semaine dernière, un gendarme motocycliste a été victime d’un accident avec la même issue fatale sur l’A 77. Dans les deux cas, deux professionnels aguerris qui perdent le contrôle de la même machine : la Yamaha MT-09. La possibilité d’un guidonnage est évoquée.
Durant cette période, et plus exactement au lendemain du premier accident, les 16 097 clients possesseurs de MT-09, Tracer 900 et XSR 900 sont destinataires d’un courrier émanant de Yamaha, qui décide de procéder, par précaution, au remplacement des supports inférieurs de guidon. Cependant, Vincent Thommeret, directeur général de Yamaha Motor France précise au quotidien que ce rappel a été lancé plusieurs semaines avant le premier drame, précise. Le même directeur se dit « choqué, comme tout le monde, par cet accident ».
Pour ce qui est du rappel, il est expliqué que du fait des vibrations moteur, les goujons peuvent se desserrer légèrement. Dans les cas extrêmes, ils pourraient se desserrer complètement des supports inférieurs de guidon, ce qui pourrait provoquer une perte de contrôle de la direction.
Les enquêtes ont en cours et dans le cas de l’accident concernant l’A77, c’est l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) qui a été saisie pendant que les plus grandes précautions ont été prises lors de l’enlèvement de la moto accidentée. On attend à présent les conclusions des experts.