Fleurs et des articles funéraires sont couramment dérobés
Pourquoi voler des fleurs et des monuments funéraires sur les tombes de personnes disparues ? Finalement peu importe le mobile, il n’apaisera jamais la colère des familles qui viennent se recueillir.
« Le jour de Pâques, j’ai apporté des fleurs sur la tombe de mon papa. Trois jours plus tard, il n’y avait plus rien ! J’ai mis un panneau avec écrit : Merci pour le voleur« , s’insurge, par exemple, Michelle, 70 ans. Certes, les vols répétitifs dans les cimetières ne datent pas d’hier mais la situation semble visiblement s’aggraver depuis le mois de février à Sisteron. Entre 3 et 4 signalements par semaine, des pots, des fleurs fraîches et des objets funéraires.
« J’ai mis un panneau avec écrit : merci pour le voleur »
« Avant, c’était lors des floraisons, donc par cycle. Maintenant c’est récurrent et parfois juste après les obsèques« , explique, Patrick Autheman, 47 ans, responsable du cimetière depuis 17 ans. « Il y a eu un pic de vols pour la fête des mères. Chaque lundi quand j’arrive, il y a un lot de réclamations », poursuit-il avec regret.
« Des fleurs ont été volées sur la tombe d’un jeune décédé dernièrement. C’est une honte et scandaleux« , déplore amèrement Marcel Bagard, 79 ans, conseiller municipal délégué notamment au cimetière. Pour l’instant, pas de profanation des sépultures, ni de dégradations des caveaux mais les plaques funéraires qui ne sont pas personnalisées et littéralement collées disparaissent.
« En 2015, une statue de la Vierge Marie d’1 mètre de haut a été dérobée alors qu’elle était colée« , se souvient Patrick Autheman. Mais les voleurs dérobent également les fleurs dans les allées, des tuyaux d’arrosage et même les arrosoirs, une vingtaine l’an dernier. Comme si le cimetière était devenu un lieu idéal pour faire ses courses !
Des caméras pour dissuader ?
Impossible de « surveiller » les 3 hectares et les 2 500 concessions à Sisteron. Impossible de « contrôler » les allées et venues. Pourtant, la Municipalité n’exclut pas d’installer des caméras. Combien et où ? Pas de réponse précise pour le moment. « Nous devons d’abord vérifier la législation« , réponds Marcel Bagard.
La violation ou la profanation du tombeau, de la sépulture, d’urne ou de monuments est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende. Des panneaux vont être installés rappelant la loi. Les familles des défunts qui constatent des vols sont invitées à prévenir la police municipale.
Jeremy Michaudet