Cet été, elles seront incontournables sur le sable. Les enceintes sans fil se démocratisent et s’invitent sur les serviettes. Mais l’ambiance sea, sun et musique à fond n’est pas du goût de tout le monde. Comme sur certaines plages du pays de Lorient.
Nous sommes mi-juin, un mercredi après-midi de canicule. La plage de Toulhars à Larmor-Plage est bondée. Pour Antoine, Kilian, Mehdi et Stephan, 17 ans, c’est ambiance coups de soleil, foot et… musique à fond.
Les garçons « ambiancent » leurs voisins de serviettes avec les tubes de l’été. Pourtant, les quatre copains n’ont pas la sensation de gêner les autres.
« Ça met une ambiance cool, je ne vois pas où est le problème, sourit Kilian. Et puis si les gens veulent qu’on baisse le son, pas de souci, ils viennent nous demander. »
« C’est devenu la boîte de nuit »
Problème, sur Toulhars cet après-midi-là, on dénombre une vingtaine de petits groupes avec leurs enceintes bluetooth.
« C’est devenu la boîte de nuit, peste Caroline, 35 ans, qui tente de profiter d’un après-midi de détente avec ses deux petits garçons. Maintenant, quand j’arrive à la plage, je repère les endroits où il y a le plus de personnes âgées et je me colle à elle. Au moins, elles n’ont pas encore d’enceintes. »
« Ils n’ont qu’à aller ailleurs »
Gaïa et ses copines ne s’imaginent pas un après-midi bronzette sans musique.
Quitte à gêner un peu les voisins. « On a besoin de se détendre et sans musique c’est juste impossible. Si les gens ne sont pas contents, ils n’ont qu’à aller ailleurs », provoque un peu la jeune fille de 15 ans.
C’en est trop pour un petit groupe de sexagénaires assis non loin. Le ton monte. Les jeunes filles acceptent finalement de baisser le volume.
« Un problème de santé publique »
Il n’empêche, avec l’arrivée des vacanciers, les enceintes nomades pourraient bien devenir un sujet de discussions animées sur le sable chaud. Et même de tensions.
Les mairies du littoral sont conscientes du problème. « C’est un problème de santé publique car cela relève de la nuisance sonore caractérisée : le bruit est intense et dure dans le temps, affirme Ronan Loas, maire de Plœmeur. La police municipale est habilitée à agir, quand elle surprend ces situations sur le fait. Les usagers de la plage qui se sentent importunés peuvent appeler la police municipale. »
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À la mairie de Larmor-Plage, on explique avoir reçu quelques appels ces dernières semaines. « Les policiers municipaux se sont déplacés et ont demandé aux personnes de baisser le son, ce qu’elles ont fait sans difficulté. »
68 € d’amende
Mais les appels pourraient bien se multiplier pendant les vacances.
Certaines mairies du littoral ont pris les devants. Exemple, depuis 2015, à Sarzeau, un arrêté de police des plages indique que « l’usage d’appareils et dispositifs sonores par haut-parleurs est strictement interdit ».
Pour rappel, l’amende forfaitaire pour une nuisance sonore (c’est-à-dire intense, répétée ou longue) est de 68 €.