«Je m’appuie sur les rapports transmis par la gendarmerie et la police municipale. Également sur les témoignages des riverains. »
Afin « de faire cesser les troubles à l’ordre et à la tranquillité publics », Bernard Moraine, maire de Joigny, a pris, hier, un arrêté réglementant les horaires de fermeture des épiceries et commerces de restauration rapide vendant de l’alcool, la nuit. Cet arrêté ne concerne que les établissements situés dans le centre ancien. Au nombre de huit, ils devront, dès ce 1er juillet et jusqu’au 15 octobre, être fermés de 22 heures à 6 heures. Une mesure inédite dans la ville d’art et d’histoire, reconnaît l’élu (DVG).
« Cela ne peut plus durer »
Prise dans le cadre des pouvoirs de police du maire, elle intervient alors que s’ouvre la saison touristique et dans la foulée d’une réunion du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance ( l’Yonne républicaine du jeudi 22 juin.) À l’ordre du jour de cette réunion, notamment, des « incivilités récurrentes », ainsi que des « problèmes de délinquance » dans plusieurs parties du centre historique dont la rue Gabriel-Cortel. Le maire poursuit : « Nous observons que l’ouverture tardive des commerces vendant de l’alcool peut favoriser ces regroupements générant les nuisances de plus en plus dénoncées. Les forces de l’ordre sont, à ce propos, encore intervenues au cours de la nuit de jeudi à vendredi. Des habitants sont à bout. Cela ne peut plus durer. »
Un bilan sera effectué courant octobre. Bernard Moraine remarque : « L’arrêté est, dans un premier temps, applicable au périmètre du secteur sauvegardé ( centre historique, N.D.L.R.). Nous pouvons tout à fait élargir ce périmètre si la situation l’exige. » La municipalité en est consciente, il ne s’agit pas d’une décision anodine. « Mais l’ordre doit revenir, la nuit, dans le cœur de Joigny. » Les commerçants, qui se sont vus remettre l’arrêté par la police municipale, hier après-midi, réagissent ( lire ci-dessous).
Sophie Thomas