Seine-et-Marne : Melun teste des caméras sur ses policiers municipaux
Dans les jours qui viennent, les policiers municipaux vont être équipés de caméras-piétons pour filmer les interventions. Un dispositif expérimental, validé par la préfecture.
Avec Montereau-Fault-Yonne, Crégy-lès-Meaux et Coulommiers, la Ville de Melun fait partie des premières communes de Seine-et-Marne à tester le dispositif. Un arrêté préfectoral du 23 juin, permet à la commune de doter sa police municipale de 8 caméras individuelles afin de permettre aux policiers municipaux de filmer leurs interventions sur la voie publique.
« D’après les retours d’expériences, ces caméras ont effet dissuasif qui permet d’apaiser des situations tendues », estime le directeur de la police municipale melunaise. Ces caméras, d’une autonomie de 8 heures et qui enregistrent également les sons, permettent aussi un enregistrement nocturne.
Toutefois, l’enregistrement n’est pas continu et le déclenchement est réalisé par le policier municipal lui-même. « Il doit déclencher s’il le juge utile mais doit prévenir la personne », poursuit-il.
« Transparence »
Un voyant lumineux installé sur les caméras prévient également de la conservation des images. « Aujourd’hui les policiers sont de plus en plus filmés avec des smartphones et ces caméras sont un outil pour se protéger eux aussi », précise le directeur.
Les images seront conservées 6 mois, sauf en cas de procédure judiciaire, administrative ou disciplinaire. « Elles doivent aussi permettre de corriger des comportements professionnels qui ne seraient pas adaptés comme des problèmes de comportements ou de langage », détaille-t-il. Et d’ajouter : « Il y a une vertu pédagogique mais aussi de déontologie. »
Mais ces dispositifs ont parfois soulevé des questions car l’enregistrement est à la seule appréciation du policier. « Il y a un aspect unilatéral, certes, relève Patricia Astruc-Gavalda, adjointe au maire de Melun en charge de la sécurité. Mais je suis pour un déclenchement maximum car c’est dans l’intérêt de tous, du policier et de son interlocuteur. »
Juin 2018
À l’instar des caméras de vidéo-surveillance, un accès aux images de ces caméras est possible, mais de manière indirecte. « Les habitants peuvent contacter la Cnil (Commission nationale d’informatique et des libertés, ndlr) dans un cadre strict et motivé », précise l’élue.
Pour le directeur de la police municipal « c’est un outil de transparence qui doit permettre de dépassionner les conflits mais aussi une volonté d’avoir une police municipale moderne et respectueuse. » Les images ne pourront pas être visionnées en temps réel par les policiers mais seront stockées sur des disques durs pour une durée de 6 mois avant destruction. L’expérimentation sera menée jusqu’au mois de juin 2018.