Les habitants du quartier de Planoise, à Besançon, ne sont pas près d’oublier la nuit qu’ils viennent de vivre. Tout a commencé vers 21 h 25 aux Epoisses avec l’interpellation d’un jeune mineur de 14 ans, suivi par un caillassage de bus peu avant 22 h 30 à Ile-de-France (lire ci-contre). Plusieurs équipages de police, appuyés par une partie des quarante CRS appelés en renfort dans le cadre de la surveillance à maintenir durant les festivités qui précèdent et qui suivent les feux d’artifice, ont réussi à éviter que le prévenu n’utilise les pétards et autres produits dangereux en sa possession. Le garçon a été conduit au commissariat dans la foulée et placé en garde à vue.
Les forces de l’ordre étaient loin d’en avoir terminé avec les débordements habituels à cette période de l’année. En effet, les résidents du secteur Ile-de-France les ont appelées à la rescousse pour maîtriser plusieurs bandes d’individus cagoulés qui s’amusaient à brûler des poubelles. Les événements ont empiré lorsque ces derniers ont vu la police en face d’eux. « Les “casseurs” se sont alors regroupés en une seule grappe de plus d’une cinquantaine de personnes », détaille un témoin direct de la scène.
Quatre heures de folie
« Les policiers étaient fort heureusement bien équipés pour résister aux divers projectiles qui leur étaient lancés d’en face. Tout y est passé, du mortier (pétard) aux cailloux. Lorsqu’ils rataient leurs cibles humaines, ils se déchaînaient sur les abribus, ainsi que sur les vitres du Crédit mutuel du centre Mandela. Les forces de l’ordre, apparemment, n’ont pas reçu l’ordre de charger ni d’interpeller qui que ce soit. Elles semblaient désemparées et tentaient tout de même de limiter les dégâts en poursuivant des individus de toute manière plus légers et rapides qu’elles. Ça ressemblait à une guérilla urbaine. »
Les policiers ont enduré les attaques de 22 h 30 à 2 h 30 du matin. Entre-temps, un camion stationné avenue de Bourgogne et une voiture garée rue de Bruxelles ont été incendiés. Le feu de cette dernière s’est propagé et a endommagé deux véhicules voisins. Enfin, un coffret électrique a été saccagé et brûlé pour que les caméras de surveillance qu’il alimente tombent en panne.