Le serial voleur havrais condamné à la prison ferme

À ses sorties de garde à vue, cet habitué du commissariat du Havre, âgé de 48 ans, a commis de nouveaux larcins. Dans le cadre d’une comparution immédiate, le tribunal correctionnel du Havre est saisi pour six faits. Toujours autour de l’hôpital psychiatrique où le consommateur d’héroïne, de cannabis et d’alcool suit des soins. Trente-quatre autres de ses vols dans des véhicules seront jugés en novembre prochain. Dans le box, le prévenu ne cesse de s’asseoir et de se lever, à chaque fois que la présidente lui rappelle une procédure ou qu’elle s’apprête à l’interroger. Le prévenu avoue toujours ses vols.

Ce lundi 17 juillet, de retour à son véhicule stationné dans la rue, le propriétaire d’un Renault Scenic voit qu’un déflecteur a été brisé. Son téléphone et son ordinateur ont disparu. Il regarde alors autour de lui et remarque le colosse prévenu avec sa sacoche. La victime le rattrape et lui réclame la

restitution de ses biens. Peu contrariant, Laurent accepte. Mais il demande à l’homme de ne pas téléphoner à la police. « Sinon je vais encore avoir des problèmes. » Laurent a déjà été confondu dans plusieurs vols à la roulotte au mois de mai et juin. Un riverain de l’avenue Coty a aperçu ce patient du centre Pierre-Janet en train de tourner autour de voitures. Le temps que la police municipale alertée arrive, il avait glissé son large buste dans un habitacle. Sous l’œil d’une patrouille, quelques jours auparavant, il a été trouvé dans la même position rue de Tourville. Il était passé une première fois devant le véhicule. Il y était revenu par la suite, mais il avait remarqué un possible témoin. Alors, il s’y était présenté une troisième fois pour dérober un sac à main.

Sa pension « ne lui suffit pas »

Laurent a toujours trois ou quatre cailloux dans ses poches. « Pour ne pas rater une opportunité », grimace la présidente. Pour pouvoir briser la vitre d’un véhicule. Lors de la perquisition à son domicile, non loin des lieux des vols, les policiers ont retrouvé deux blousons qui avaient disparu de voitures. Laurent varie. Il ne sait plus s’il les a volés lui-même ou si c’était son ami avec qui il partage le logement. « J’ai des troubles de mémoire. »Le quadragénaire peine aussi à se remémorer son casier judiciaire. Il évoque un antécédent. Il y en a en réalité une douzaine…

Parce que sa pension adulte-handicapé « ne suffit pas », il a expliqué aux juges vendre habituellement ses butins « pour se faire de l’argent » et satisfaire ses addictions. Le parquet a requis son placement sous mandat de dépôt. « Pour qu’il ne recommence pas, et il sera là à coup sûr pour ses jugements d’octobre et novembre. » Le tribunal l’a condamné à sept mois de prison ferme. Laurent est incarcéré.