Pagaille à l’arrivée des TGV à Perpignan: la police municipale mobilisée
GARE. Les chauffeurs de bus de Sankéo dénoncent l’anarchie des conducteurs.
Malgré un parking souterrain gratuit et un extérieur à tarifs réduits, lors des départs et arrivées des TGV, c’est chaque été la même rengaine devant la gare de Perpignan dont les abords sont pris d’assaut par les automobilistes.
Boulevard Saint-Assiscle, trois à quatre fois par jour, «c’est l’anarchie totale. Les gens s’énervent, stationnent n’importe où, n’importe comment, ils se mettent en double et triple file sur nos emplacements réservés, ils doublent en plein milieu et nous coincent pendant parfois vingt minutes à une demi-heure», pestent les chauffeurs de la compagnie Sankéo, obligés de se lancer dans un dangereux gymkhana pour circuler sur le parvis et récupérer les usagers.
Usagers et piétons en danger
«On n’a plus accès à nos points d’arrêt. Les clients avec bagages ou poussettes prennent des risques pour arriver jusqu’à nous. Sans parler des personnes en fauteuil roulant qu’on n’a plus les moyens de prendre en charge car on ne peut plus s’approcher des trottoirs», résume Stéphane Castano, délégué syndical FO. Il parle au nom de l’ensemble de ses collègues affectés à ces lignes «infernales», desservies de surcroît par les longs bus articulés de la compagnie de transport. Dix liaisons s’y croisent au quotidien.
À coups de criants klaxons, la tension est ainsi montée au point de friser le débordement. «On est à bout. La semaine dernière, on a donc alerté notre direction et surtout la Communauté urbaine. Elle est forcément au courant, ce manège a lieu sous ses fenêtres !», ironise le porte-parole en souhaitant une solution pérenne au problème. Il imagine un système de plots qui dévierait les automobilistes par le Foulon et les obligerait à se garer en contrebas du boulevard.
- Avertissement puis répression
Daniel Mach, vice-président délégué à la mobilité, s’est rapproché de Chantal Bruzi, adjointe au maire de Perpignan en charge de la sécurité, pour trouver une réponse plus immédiate. «La police municipale va passer pour libérer les places. Les consignes ont été données», annonçait-il, hier mardi, conscient d’une situation devenue alarmante.
«Elle l’est tout autant pour les taxis qui connaissent des difficultés identiques à celles des bus et pourtant ils ont leur propre couloir», souligne Chantal Bruzi, en pensant également aux piétons qui surgissent derrière les véhicules et se faufilent sur la voie.
«Attendons de voir si le déploiement des patrouilles de police municipale réussit à calmer le jeu», propose-t-elle, précisant toutefois ne pas avoir les moyens d’opérer des rondes de surveillance à chaque arrivée de train.
Et, «si le dispositif s’avère encore insuffisant, on passera en phase deux, en phase de répression», promet l’élue qui bénéficie déjà sur zone d’une caméra vidéo flashante. Les automobilistes n’ont qu’à bien se tenir.