C’est une première en France: un radar piéton a été mis en place ce mercredi à la Grande-Motte. L’appareil était déjà en test à Calais depuis janvier. Contrairement à ce que son nom laisse penser, l’appareil ne flashe pas les piétons, mais les voitures qui ne leur cèdent pas le passage.
Ce radar fonctionne grâce à des détecteurs de mouvements. Lorsqu’un piéton traverse, la caméra se met en route et vérifie que les véhicules s’arrêtent. La vidéo est ensuite envoyée à la police municipale, qui détermine alors s’il y a infraction ou pas.
Le non-respect du passage clouté ou le refus de la priorité aux piétons lors de sa traversée sur la chaussée est puni d’une contravention de 4e classe : soit un retrait de 4 points sur le permis de conduire et une amende de 135 euros.
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Faut-il généraliser ces radars?
> Oui, estime Jean-Paul Lechevalier, président de l’Association nationale des droits du piéton:
« Tout ce qui permet de protéger les piétons sur les passages qui leur sont réservés est une bonne chose. Le piéton est le plus faible de ceux qui circulent. Il faut le respecter et très souvent, il n’est pas respecté.
Je ne dis pas que les piétons sont toujours impeccables, il y en a qui se comportent de manière très imprudente, mais sur un passage piéton, le piéton est absolument prioritaire. Les automobilistes ont largement tendance à forcer le passage sur les passages piétons et donc le piéton a besoin d’être protégé et le fait qu’il se sente en sécurité sur les passages piéton est une très bonne chose ».
> Non, selon Bernard Darniche de l’association Citoyen de la route:
« On est dans le symbole, c’est de la psychologie de bas quartier. Pourquoi ne pas faire comme dans tous les pays où ça marche, à savoir mettre un chronomètre entre le bonhomme vert et le bonhomme rouge pour que le piéton sache à quel moment il peut traverser en toute sécurité?
La règle absolue pour le piéton, c’est qu’il soit certain que tout le monde l’ait vu au moment où il va traverser. Ca va créer plus d’accidents évidemment, et on va expliquer qu’il faut en mettre plus. Ils sont en train de mettre des radars dans tous les sens, et ils vont mettre 10 ans avant de s’apercevoir que ce n’est pas la bonne solution. La solution c’est une bonne éducation pour que le partage de la route se fasse de façon sereine et durable ».