[Smartcity Marseille] La « sulfateuse à PV » débarque dans nos rues !
Le « Scancar » débarque à la rentrée. La moissonneuse-batteuse municipale ira 10 fois plus vite qu’un agent de police à pied.On ne parlera bientôt plus d’amende mais de « forfait de post-stationnement » ce qui reviendra au même.
Vingt-deux, v’là la sulfateuse ! Le Scancar entre en scène à Marseille le 1er septembre ! La première police municipale de France en effectif (426 agents) expérimente dès la rentrée et pour 18 mois un dispositif de lecture automatique de plaques d’immatriculation avec verbalisation assistée par ordinateur (Lapi/VAO).
Le véhicule sérigraphié lira automatiquement – et sans discrimination c’est peut-être là le seul progrès – toutes les plaques d’immatriculation. A l’instar de Saint-Ouen, Aubervilliers, Montreuil, Saint-Denis, etc., l’engin va rafaler les contrevenants grâce à ses 8 caméras HD intégrées dans la rampe lumineuse du toit plus 2 à bord, aidées de feux de pénétration. Bref, elle peut mitrailler jour et nuit. « Le système embarqué permet de faire l’acquisition à grande vitesse et avec un taux d’erreur extrêmement faible de plaques, et de les confronter avec de nombreux éléments (infractions, stationnement, véhicules volés) », indique sur son site l’Agence française de sécurisation des réseaux routiers (AFS2R) qui commercialise ce joujou « à même de relever manuellement l’ensemble des infractions prévues au code de la route ». Coût du carrosse et de ses équipements : 105.600 euros TTC. La Ville ayant affecté 200.000 euros à l’opération, ce serait deux véhicules à terme qui séviraient. « Rien n’est officiel. La Ville communiquera en septembre » esquive AFS2R alors même que l’arrêté municipal d’expérimentation est déjà publié. « On débutera avec un seul véhicule Lapi qui capte les données sur le terrain et les renvoie à un serveur. La rampe des gyrophares est équipée de caméras assez puissantes pour lire les plaques de véhicules même collés entre eux » glisse-t-on en mairie.
« Plus efficace, plus rapide, plus systématique »
Les caméras couplées à un logiciel interrogera directement le système d’information des tickets des horodateurs pour détecter les véhicules en état d’« insuffisance de règlement spontané du stationnement en zone payante » (sic) écrit la Ville. Les caméras pourront au passage zoomer sur des individus suspects croisés au hasard de leur patrouille. La Ville justifie ce « système de lutte plus efficace, plus rapide et plus systématique » par l’anarchie phocéenne : « Marseille est en proie à un stationnement anarchique et gênant exponentiel, entravant la circulation et mettant très souvent danger les usagers de l’espace public, via notamment la pratique de stationnements en proximité immédiate de passages protégés ou à cheval sur les trottoirs, portant ainsi atteinte à la commodité de passage la circulation des piétons ou des personnes à mobilité réduite. » Les communes ont surtout le champ libre depuis la loi Maptam de 2014 qui entre en vigueur au 1er janvier 2018. Elle dépénalise le stationnement pour le faire rentrer dans le giron municipal. A raison de 1.500 plaques à l’heure contre 150 maxi pour un agent, le retour sur investissement est garanti et les recettes additionnelles prometteuses ! 44 policiers municipaux sont habilités à ce jour à consulter I-Police, le fichier des infractions pénales constatées.
David Coquille
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