Un conjoint violent aux remords… laconiques
C’est une nuit de violences qui s’est rejouée, lundi, devant le tribunal correctionnel de Narbonne. Le 8 juillet, une femme se présente à la police municipale de Fleury-d’Aude, le visage portant les stigmates des violences conjugales subies la nuit précédente. Remise aux gendarmes, elle dépeint alors la relation qu’elle entretient depuis quelques mois avec Teddy, 28 ans, qu’elle décrit comme «assez possessif et jaloux».
«Il m’a frappée alors que j’étais à terre»
Elle raconte également cette soirée au cours de laquelle elle est allée prendre un verre avec une collocatrice du couple, avant de rentrer chez elle. Son conjoint, plongeur dans un restaurant, sort lui aussi boire un verre après son service, mais ne rentrera qu’aux alentours de 7 heures du matin. Et c’est là que la situation va déraper.
Aux enquêteurs, la jeune femme énumère ces «coups de pied et de poing au ventre et au visage», adressés en lui reprochant d’être sortie quelques heures plus tôt… Des coups qui finiront par la faire chuter, ne stoppant pas pour autant les violences : «Il m’a frappée alors que j’étais à terre». C’est finalement dans la salle de bain que la jeune femme va trouver refuge.
À la barre, Teddy ne se souvient pas des faits. Une «mémoire sélective», qui ne jouera pas en sa faveur, pas plus que les remords laconiques que finira par lui arracher la présidente, Colette Perrault.
Du côté du parquet, c’est l’effarement qui prime, à la vue «du visage bleu de la victime sur les photos du dossier». Et qui conduira à des réquisitions fermes : 30 mois de prison ferme, révocation d’un précédent sursis d’un mois (pour des faits similaires) et mandat de dépôt. Réquisitions revues à la baisse par le tribunal, qui l’a condamné à 19 mois de prison ferme avec mandat de dépôt, malgré les arguments de son avocate, Me Elodie Couturier, plaidant pour «une obligation de soins afin d’éviter la récidive».