Un jeune Roumain sans domicile comparaissait ce vendredi devant le tribunal de Valenciennes (Nord) pour avoir conduit sans permis et sans assurance. Le SDF avait acheté la voiture pour y dormir avec sa femme et leur fils. Il a finalement écopé d’une peine de trois mois de prison ferme mais sans mandat de dépôt.
Un sans-abri roumain âgé de 19 ans était jugé ce vendredi à Valenciennes (Nord) pour avoir conduit sans permis et sans assurance. Mais la voiture, une vieille Ford Mondeo achetée à un particulier pour quelques centaines d’euros, lui servait en fait de logement avec sa femme et leur enfant âgé de deux ans.
Dans ces circonstances, il a finalement été condamné à trois mois d’emprisonnement ferme mais non-assortis d’un mandat de dépôt rapporte La Voix du Nord.
Arrivé en France pour « changer de vie »
L’homme avait été interpellé deux mois après avoir acquis le véhicule. À ce moment-là, il avait été sommé par la police municipale de quitter le parking où il ne pouvait rester stationné plus longtemps. C’est en déplaçant ce qui lui sert de logement que l’accusé, qui ne possède pas le permis, avait été une nouvelle fois arrêté par des agents.
« C’était pour dormir dans la voiture, moi, ma femme, et notre enfant qui a deux ans et huit mois », a expliqué le jeune homme face à la cour. Ce père de famille arrivé seul en France il y a trois ans « pour changer de vie », a raconté son quotidien d’une personne sans revenu. « Je prends le bus numéro 5 qui va jusqu’à la frontière pour faire la manche à Quiévrechain. »
« Un drame humain »
La substitut du procureur s’est montrée sensible à cette détresse, indiquant au début du procès que « l’objectif, ce n’est pas de cogner sur une personne qui est déjà dans la difficulté. On est nécessairement mal à l’aise face à sa situation sociale, familiale et financière extrêmement difficile. Mais le problème, c’est qu’en roulant, il met les autres usagers de la route en danger. »
« Nous sommes là pour les septièmes faits de ce type. Il y a eu des amendes, du sursis… On a essayé de le comprendre », a ensuite rappelé la représentante de l’accusation, citée par le quotidien régional. L’avocat du mis en cause a quant à lui évoqué « un drame humain ». Le sans-abri a finalement été condamné à trois mois d’emprisonnement ferme mais sans mandat de dépôt. S’il est repris au volant d’une voiture, il devra effectuer sa peine.