Après l’irruption, lundi soir, d’une voiture dans le jardin des plantes du Mans, suivie par la police municipale, l’affaire s’éclaircit. Deux mis en cause seront présentés en comparution immédiate ce jeudi 24 août au Mans.
Les faits ?
Au Mans lundi 22 août, vers 18 h, une Toyota roule sur la voie du tramway. La police municipale la repère. Le conducteur refuse de s’arrêter. S’enclenche alors une course-poursuite étonnante avec la police municipale. « La voiture est passée à 80 km/h, rue de Flore. Elle ne s’est arrêtée à aucun stop », racontait hier, encore époustouflé, Eddy, un riverain. La Toyota entre donc par l’accès, rue Pierre-Belon, via le portail, grand ouvert. Normalement la consigne, pour les agents municipaux, est de toujours laisser au moins un battant sur deux fermé. Ce qui n’était pas le cas. La Toyota emprunte les allées, toujours poursuivie par la police municipale. Panique dans le parc. Certains visiteurs se cachent derrière les arbres. La voiture se présente devant la porte, rue de l’Éventail. Celle-ci est fermée. Comme toujours, par sécurité.
Voitures en face-à-face
« Les deux voitures se sont alors retrouvées face à face », précisent les témoins. Une bouche d’arrosage est heurtée. Un geyser se forme. Le conducteur de la Toyota réussit à faire demi-tour, passe entre les deux aires de jeu. « Un père a attrapé de justesse son enfant qui mangeait une glace, poursuit un habitué du Jardin des plantes. En voulant coincer la Toyota, les policiers ont roulé sur la pelouse où étaient allongés des gens, puis se sont embarqués dans l’allée du pont. Bloqués. Manifestement, ils ne connaissaient pas les lieux ». Et la Toyota en profite pour filer, par la porte où elle est entrée.
La foule avec le beau temps
Beau temps et vacances obligent, il y avait foule dans le parc. « Si quelqu’un avait voulu dégommer des personnes comme à Nice ou à Barcelone, il aurait été servi et se serait bien amusé », grimace un riverain. Un témoignage qui fait froid dans le dos. Et pourtant, les voitures sont passées dans les allées sans faire aucun blessé.
« L’homme a couru comme une gazelle »
Les trois policiers municipaux finissent par appeler la police nationale. S’ensuit une arrestation musclée « de plus de quinze minutes avec la bac », souligne Nathalie, une mère de famille. Résulat, un policier a la clavicule cassée.
« La voiture empruntée aux parents de la copine »
La Toyota blanche avait à son bord trois personnes. Le conducteur, domicilié au Mans est âgé de 21 ans. Il conduisait avec un taux d’alcoolémie de 0,59 gr/L. En garde à vue, « le jeune homme a expliqué qu’il avait la pression de sa copine, également dans la voiture, pour rendre au plus vite la Toyota empruntée aux parents de celle-ci », explique le Parquet du Mans. Entendue, la jeune femme a été relâchée. Le conducteur et l’autre passager seront déférés, ce jeudi matin de bonne heure en vue d’une comparution immédiate programmée dès l’après-midi, à 13 h 30 devant le tribunal correctionnel du Mans. Le jeune conducteur devra répondre de sa conduite en état d’ivresse avec mise en danger d’autrui. Sans oublier les dégradations occasionnées dans le parc et sur deux véhicules qu’il a heurtés à la sortie du Jardin des Plantes. Quant à son comparse, un SDF âgé de 24 ans, il doit s’expliquer sur sa rébellion et les violences portées sur les forces de l’ordre.
Les trois policiers municipaux auditionnés
« La police municipale n’a pas à faire de course-poursuite », insiste Christophe Counil, maire-adjoint du Mans. Les agents ont été au-delà de leurs prérogatives. Ils n’avaient à entrer avec leur véhicule dans le jardin des Plantes. Ce n’est pas la vision que j’ai de la police municipale. » Une enquête est ouverte. Hier après-midi, les trois policiers municipaux ont été entendus.
