Passes en plein jour, insalubrité… Au nord de Toulouse, le ras-le-bol des habitants face à la …
Au nord de Toulouse, des habitants subissent quotidiennement les nuisances liées à la prostitution et réclament l’extension de l’arrêté anti-prostitution. Ce que refuse la mairie.
« Mais Madame, tu peux pas arrêter la prostitution. Si nous on s’en va de ta rue, y’en a d’autres qui viendront ! ». Il est à peine 18 h, en plein jour, en pleine semaine, impasse des Etats-Unis, à Toulouse. Myriam, une riveraine de cette artère située au nord de Barrière de Paris, est interpellée par l’une des trois travailleuses du sexe qui tapinent à quelques mètres de son domicile. « Oui mais là ça fait deux ans que ça dure, y’a des prostitués jour et nuit. Et nous, on n’en peut plus. »
Depuis 2015, les prostitués arpentent l‘impasse des Etats-Unis, la rue de la Glacière et l’impasse du même nom. Et pour Serge Baggi, président du comité de quartier Minimes-Barrière de Paris, « La situation est pire que celle qui avait cours avenue des Etats-Unis avant l’arrêté anti-prostitution. Le secteur est en retrait, il y a moins d’habitants, donc elles sont là jour et nuit. »
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Préservatifs usagés et passes en plein jour
Pour les riverains, les nuisances sont conséquentes, comme l’explique Myriam, l’une des habitantes de l’impasse des Etats-Unis :
Il y a des préservatifs et des lingettes usagés partout, c’est dégoûtant. J’ai des voisins qui vivent les volets fermés parce que leurs fenêtres donnent sur la rue et donc sur les prostituées. Une autre voisine, en rentrant de l’école avec son fils de cinq ans, a surpris une passe dans une voiture devant chez elle. Sa fille de 14 ans a été suivie par un client qui cherchait une prostituée. Je ne peux pas marcher dans la rue sans être alpaguée par des hommes qui me prennent pour une prostituée.
Terrains en friche qui deviennent des dépotoirs
Selon les riverains, plusieurs terrains en friche situés sur la zone servent pour les passes, qui se déroulent donc bien souvent en plein air. On y trouve en tout cas de nombreux préservatifs et lingettes usagés. « Et ça commence à se transformer en dépotoir, constate Myriam. Comme c’est sale, les gens viennent jeter encore plus d’ordures sur les lieux. »
La seule façon de résoudre le problème serait d’étendre l’arrêté anti-prostitution à ce secteur situé au nord de l’avenue des Etats-Unis. C’est en tout cas ce qu’estiment les riverains qui l’ont fait savoir à Jean-Luc Moudenc en lui faisant parvenir une pétition, en mars 2017.
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Le futur de l’arrêté anti-prostitution discuté en septembre
Mais pour Olivier Arsac, adjoint au maire en charge de la prévention et de la sécurité, la solution n’est pas là. Le futur de l’arrêté anti-prostitution devrait être discuté en septembre lors d’une commission des libertés publiques. « On verra à ce moment-là si on part sur une prorogation de l’arrêté ou un allègement. Mais en tout cas, il ne sera pas étendu au secteur de l’impasse des Etats-Unis, les troubles ne sont pas assez caractérisés. Et la jurisprudence montre que la justice a tendance à casser les arrêtés abusifs. »
L’élu rappelle aussi qu’il a effectué un diagnostic de quartier en juin, en se rendant sur place avec, entre autres, la police nationale, la police municipale et l’Etablissement public foncier local (EPFL) du grand Toulouse qui possède plusieurs biens et terrains sur le secteur pour la construction de la future gare de Lalande.
Patrouilles de police et sécurisation des bâtiments
On a choisi de mener un travail multiple, notamment avec des opérations de police avec verbalisation, explique Olivier Arsac. On a aussi demandé à l’EPFL de sécuriser ses biens sur le secteur pour qu’on ne puisse pas y pénétrer. Et on a demandé la même chose aux commerçants de la rue, afin notamment qu’ils ferment leurs parkings la nuit pour pas que les prostitués et leurs clients viennent. C’est en train de se faire, il faut être patient et me faire confiance.
De la patience, les riverains de l’impasse des Etats-Unis n’en ont plus beaucoup. « Je n’ai qu’une envie, c’est de me barrer, confie Myriam. Mais à quel prix pourrais-je vendre ma maison et qui en voudrait ? ».
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