« No Tinc Por »: une marche sans peur
L’émotion était à fleur de peau hier, bien avant que ne s’ébranle le cortège des citoyens appelés par la municipalité et la Generalitat de Catalogne à faire fi de l’agression terroriste qui a frappé la Catalogne les 17 et 18 août derniers faisant 15 morts et 126 blessés.
Le cortège est parti à 18 heures au Passeig de Gràcia. Une heure plus tard, les manifestants débouchaient sur la Plaça de Catalunya, où une tonitruante clameur s’est élevée. Des dizaines de milliers de manifestants martelant le leitmotiv : «No tenim por !!!» (On n’a pas peur) qui s’adressait à tous les jihadistes qui voudraient tenter de frapper encore Barcelone et l’Espagne.
Hommage aux agents des services publics
La manifestation a été dédiée aux agents des services publics : Mossos d’Esquadra, police municipale, pompiers, aux médecins, aux infirmiers, aux ambulanciers, aux volontaires de la Croix Rouge et autres ONG, aux particuliers, aux commerçants de la Rambla, bref, à tous ceux qui dès les premiers moments des attentats et d’un même élan se sont précipités pour secourir les blessés qui jonchaient le sol de la promenade barcelonaise, puis, quelques heures plus tard, à celle de Cambrils.
Mais la manifestation d’hier transmettait un double message. Le premier rang du cortège leur était réservé, certes mais les manifestants protestaient aussi contre les gouvernants qui ont mis l’Espagne dans de tels draps. Or, juste derrière la rangée des serviteurs du citoyen, marchaient les autorités, qui finirent par se voir immergées, submergées, entourées, d’abord par une houle de drapeaux indépendantistes qui arboraient tous un ruban de crêpe noir en signe de deuil pour les attentats, puis par une vague croissante de pancartes de couleur bleue, qui les montraient du doigt : «Felipe VI : qui veut la paix, ne trafique pas avec les armes». «Felipe et le gouvernement espagnol, complices de l’achat d’armes». Des centaines, des milliers de banderoles portaient le mot «Paix» sur fond bleu. À noter, aussi, la forte présence d’associations musulmanes, qui manifestaient leur douleur.
En fin de cortège une immense banderole déployée, à l’horizontale et destinée à être captée par les caméras des médias reproduisait le même leitmotiv contre le roi. Tout près une photo immense illustrant les excellents rapports entre émirats et la couronne espagnole et une autre rappelant que plus d’un million de Barcelonais s’étaient dressés en février 2003 contre la guerre d’Irak, voulue par le trio formé par Bush, Aznar et Blair : «On avait dit “Non !” à la guerre, et en fin de comptes on nous y a plongés !». Mariano Rajoy a choisi d’en sourire, mais le roi semblait crispé.
“El Cant dels ocells”
La fin de l’hommage d’hier aux citoyens et aux serviteurs de la collectivité s’est terminé sur des vers de Garcia Lorca et de Josep Maria de Segarra (déclamés par l’actrice Rosa Maria Sardà et par Miriam Hatibi, leader d’une association musulmane). Le premier déclarant la Rambla : «la rue la plus joyeuse du monde» tandis que le second affirmait que «Même si quelques fois, un pistolet sème la mort, la joie, la foule revient, parmi les roses rouges de ses fleuristes».
Des roses que des volontaires offraient aux manifestants, et qui finirent par brassées dans les mains des pompiers, des policiers, des brancardiers… “El Cant dels ocells” dans la version de Pau Casals, interprété par un duo de violoncellistes, accompagnés par le sourd vrombissement des hélicoptères de la police, mettait fin hier soir à une des manifestations de deuil et de colère les plus étonnantes de cette semaine tragique.
L’émotion était à fleur de peau hier, bien avant que ne s’ébranle le cortège des citoyens appelés par la municipalité et la Generalitat de Catalogne à faire fi de l’agression terroriste qui a frappé la Catalogne les 17 et 18 août derniers faisant 15 morts et 126 blessés.
Le cortège est parti à 18 heures au Passeig de Gràcia. Une heure plus tard, les manifestants débouchaient sur la Plaça de Catalunya, où une tonitruante clameur s’est élevée. Des dizaines de milliers de manifestants martelant le leitmotiv : «No tenim por !!!» (On n’a pas peur) qui s’adressait à tous les jihadistes qui voudraient tenter de frapper encore Barcelone et l’Espagne.
Hommage aux agents des services publics
La manifestation a été dédiée aux agents des services publics : Mossos d’Esquadra, police municipale, pompiers, aux médecins, aux infirmiers, aux ambulanciers, aux volontaires de la Croix Rouge et autres ONG, aux particuliers, aux commerçants de la Rambla, bref, à tous ceux qui dès les premiers moments des attentats et d’un même élan se sont précipités pour secourir les blessés qui jonchaient le sol de la promenade barcelonaise, puis, quelques heures plus tard, à celle de Cambrils.
Mais la manifestation d’hier transmettait un double message. Le premier rang du cortège leur était réservé, certes mais les manifestants protestaient aussi contre les gouvernants qui ont mis l’Espagne dans de tels draps. Or, juste derrière la rangée des serviteurs du citoyen, marchaient les autorités, qui finirent par se voir immergées, submergées, entourées, d’abord par une houle de drapeaux indépendantistes qui arboraient tous un ruban de crêpe noir en signe de deuil pour les attentats, puis par une vague croissante de pancartes de couleur bleue, qui les montraient du doigt : «Felipe VI : qui veut la paix, ne trafique pas avec les armes». «Felipe et le gouvernement espagnol, complices de l’achat d’armes». Des centaines, des milliers de banderoles portaient le mot «Paix» sur fond bleu. À noter, aussi, la forte présence d’associations musulmanes, qui manifestaient leur douleur.
En fin de cortège une immense banderole déployée, à l’horizontale et destinée à être captée par les caméras des médias reproduisait le même leitmotiv contre le roi. Tout près une photo immense illustrant les excellents rapports entre émirats et la couronne espagnole et une autre rappelant que plus d’un million de Barcelonais s’étaient dressés en février 2003 contre la guerre d’Irak, voulue par le trio formé par Bush, Aznar et Blair : «On avait dit “Non !” à la guerre, et en fin de comptes on nous y a plongés !». Mariano Rajoy a choisi d’en sourire, mais le roi semblait crispé.
“El Cant dels ocells”
La fin de l’hommage d’hier aux citoyens et aux serviteurs de la collectivité s’est terminé sur des vers de Garcia Lorca et de Josep Maria de Segarra (déclamés par l’actrice Rosa Maria Sardà et par Miriam Hatibi, leader d’une association musulmane). Le premier déclarant la Rambla : «la rue la plus joyeuse du monde» tandis que le second affirmait que «Même si quelques fois, un pistolet sème la mort, la joie, la foule revient, parmi les roses rouges de ses fleuristes».
Des roses que des volontaires offraient aux manifestants, et qui finirent par brassées dans les mains des pompiers, des policiers, des brancardiers… “El Cant dels ocells” dans la version de Pau Casals, interprété par un duo de violoncellistes, accompagnés par le sourd vrombissement des hélicoptères de la police, mettait fin hier soir à une des manifestations de deuil et de colère les plus étonnantes de cette semaine tragique.