Marseille : le commando ultra-violent mis hors d’état de nuire
En six semaines, ces quatre voleurs, armés de couteaux et de matraques, ont martyrisé une dizaine de victimes. Deux ont été écroués
C’est ce type de phénomène qui a nourri pendant quelques années l’image sulfureuse de Marseille – ce que les politiques aiment à qualifier de « Marseille bashing », alors qu’il s’agit simplement de la réalité. Des phénomènes de voie publique qui marquent bien plus encore la rétine – mais aussi les souvenirs des touristes – que les règlements de comptes. Si la police, renforcée et réorganisée, a drastiquement fait chuter les arrachages de collier ces quatre dernières années, des voleurs avec violence, organisés en commandos, sévissent toujours.
C’est à la mi-juillet que ces quatre jeunes hommes ont entamé une folle série d’agressions. Le 18 juillet, alors que la nuit est tombée, ils surgissent foulards sur le visage, coincent deux victimes dans la rue Joliot-Curie (Marseille 13e). Les deux proies seront plaquées au sol, menacées de coups de couteau et de matraques, dépouillées de leurs portables, de leurs cartes bancaires et des codes secrets… Les plaintes se succèdent, les semaines suivantes.
« Ils montaient en puissance, il fallait arrêter l’hémorragie »
« Même secteur, même mode opératoire, et bien qu’ils agissaient très vite, dissimulés et de nuit, on avait quelques éléments de rapprochement, glisse la commissaire Marjorie Ghizoli, chef de la Sûreté départementale. Surtout, on sentait qu’ils étaient très déterminés, qu’il fallait les serrer au plus tôt. Certaines victimes ont été blessées, ils montaient en puissance, il fallait arrêter l’hémorragie. »
La brigade « vols à main armée » met alors en branle tous les moyens d’enquête physiques et techniques possibles et imaginables. Après des semaines de planques, de recherches sur les fichiers Canonge, d’investigations téléphoniques, d’analyses des images de vidéosurveillance, les enquêteurs ont fini par mettre quatre noms sur ce gang de jeunes majeurs et décider d’un coup de filet mercredi dernier.
2 500 euros retirés
Deux ont été interpellés dans la cité du Mail (14e) et les deux autres aux HLM Méditerranée (14e). Lors des perquisitions, une quinzaine de téléphones portables ont été retrouvés, ainsi qu’une montre. Selon nos informations, ils seraient parvenus à faire une dizaine de victimes au total, souvent des hommes seuls âgé de 25 à 30 ans, et à retirer frauduleusement environ 2 500 euros avec les cartes bancaires braquées…
Au terme de leur garde à vue, le parquet de Marseille a décidé de l’ouverture d’une information judiciaire pour tenter de découvrir de nouveaux faits. Deux ont été écroués dans la foulée et deux autres laissés libres sous contrôle judiciaire.
Romain Capdepon