Le Passage, Brax, Roquefort, Estillac : rive gauche, une police municipale pluricommunale
Six policiers municipaux tournent sur les communes du Passage-d’Agen, Brax, Roquefort et Estillac. Une équipe pluricommunale, la première du département, présentée hier en mairie du Passage-d’Agen.
Mutualiser les moyens humains et matériels, procéder à des économies d’échelle et répondre à un besoin de tranquillité publique et de prévention, c’est en substance le but poursuivi par les communes du Passage-d’Agen, de Brax, d’Estillac et de Roquefort qui ont décidé de créer un service de police municipale pluricommunale. Une démarche volontariste et unanime dans la concertation entre les quatre maires de la rive gauche. «Nous avions le souhait d’étoffer notre police municipale composée de quatre agents en passant à six, ce qui apporte un vrai service aux populations. Si Brax, Estillac et Roquefort qui étaient dénués d’agent avaient opté pour un policier municipal, cela aurait plus relevé de la mission de garde champêtre», a souligné Francis Garcia, maire du Passage-d’Agen. Sans compter les difficultés d’assurer une présence quotidienne à un seul agent.
Proximité territoriale
Cette démarche se fonde sur leur proximité territoriale et sur le fait que Brax, Estillac et Roquefort sont des communes périurbaines connaissant désormais des phénomènes d’incivilités et de petite délinquance urbaine comparables à ceux que rencontre Le Passage-d’Agen. En outre, les quatre communes anticipent également «une expansion naturelle», estime Joël Ponsolle, notamment les grandes infrastructures portées par l’Agglomération d’Agen qui concernent leur territoire : la Technopole Agen Garonne, l’Agropole III, la future gare LGV, l’achèvement du contournement ouest de l’agglomération agenaise ou la création d’un deuxième péage autoroutier, ce qui va générer un afflux, voire de la délinquance importée et son lot de trafics. Le périmètre d’intervention de cette police municipale «spéciale» couvre le bassin des quatre communes, soit une population de 16 000 habitants. La création de ce nouveau service a nécessité le recrutement par la commune du Passage-d’Agen de deux policiers supplémentaires, dont Jérôme Turchi qui arrive de la région parisienne et qui a été nommé chef de service. De par sa connaissance du terrain, Christian Delsuquet est promu responsable opérationnel, adjoint au chef de service. Une convention quadripartite a été signée prévoyant les modalités de fonctionnement de ce nouveau service, de mise à disposition et les conditions d’intervention de ces policiers municipaux. Jérôme Turchi a mené, depuis son arrivée, un travail d’observation et recueilli les doléances des maires. Il va proposer une feuille de route, des ordres de missions et des plannings adaptés avec des patrouilles diurnes et des rondes en soirées. Le mode opératoire sera mis en œuvre en liaison avec la police nationale compétente au Passage-d’Agen et la brigade de gendarmerie de Laplume s’agissant des trois autres communes.
Une première dans le 47
Il est à noter que la création de ce nouveau service constitue une première sur le département. Son caractère innovant a reçu un écho favorable du préfet. Une expérimentation qui va servir de base à un diagnostic, a indiqué Joël Ponsolle, maire de Brax. Jean-Marc Gilly s’est dit content que le maire du Passage ait tendu la main, voyant dans cet avènement, «un partenariat gagnant-gagnant» et le moyen d’agir sur les incivilités, l’insécurité routière aux abords des écoles, le vandalisme et les regroupements. «Une situation invivable» avec des sanctions à la clé, promet encore le maire. «Tous les lundis, nous étions obligés de mobiliser nos services techniques sur des dégradations, du verre brisé aux aires de jeux des enfants, de poser des plateaux, des bosses pour limiter la vitesse». Il a rappelé aussi le drame effroyable : deux piétons fauchés en zone 30 par le passé. Bilan : un mort et une victime paralysée.
Six agents tournant par binômes
Les six agents vont tourner par binômes. Jean-Pierre Pin, maire de Roquefort, juge «la mutualisation positive à l’heure de la transition des communes rurales à périurbaines. J’espère qu’on en verra les bienfaits». Une mesure inspirée par le cas de la ville de Saint-Cyprien qui s’est dotée d’une police pluricommunale efficiente. Les quatre communes se disent solidaires, ont une implication financière «calculée par péréquation», a précisé Francis Garcia. Il faut savoir qu’un policier municipal coûte à une ville 40 000 € en moyenne. C’est un point de départ, a annoncé Jean-Marc Gilly, «nous travaillons sur d’autres projets de mutualisation comme une école de musique». l