Les policiers municipaux se dotent de caméra-piéton
Les interventions dites à risque pourront être filmées, dès cette semaine
À partir de ce moment, vous êtes filmés« . Depuis 2016, un miracle technologique- pourrait détendre les relations entre les policiers municipaux et les citoyens irrespectueux de l’autorité. Comme l’ont précédemment fait une dizaine d’autres villes sur le territoire, La Ciotat vient d’adopter le dispositif de « caméra-piéton » dont le coût s’élève à 4700€.
Le 23 décembre 2016, un décret permet l’expérimentation par les agents « d’un enregistrement audiovisuel de leurs interventions » au sein de la police municipale (mais aussi de la SNCF et de la RATP). Dans quelques jours, huit policiers municipaux seront dotés de caméras (sur uniforme) « très grand angle pouvant filmer sur une distance allant jusqu’à cinq voire six mètres« , précise Bernard Debon, directeur de la police municipale. Pas plus grand qu’un paquet de cigarettes, le boîtier s’attache directement sur le gilet pare-balles.
Sécuriser les interventions
« Ce matériel est destiné à sécuriser les interventions mais peut également servir de preuves à l’occasion de procédures« , enchérit Gérard Pèpe, élu délégué à la sécurité. Les rushs sont enregistrés sur une base de données pour une durée de six mois. « S’il y a un incident, nous pourrons faire une extraction« , affirme le responsable de service. Mais, la caméra équipée d’un capteur infrarouge pour lui permettre de filmer la nuit, ne sera pas active en continu. « Elle sera utilisée dans des situations particulières« , poursuivent d’une même voix, les deux intervenants. L’activation de la caméra devrait réduire « à 90 % les tensions » affirment-ils.
Depuis quelque temps, le chef de service et l’élu notent des conflits « plus fréquents« . Mais, « cela s’explique, les gens se sentent plus contrôlés« , confie le responsable. « Et rappelons que nous sommes en plan Vigipirate, les policiers sont des cibles privilégiées« , assure l’élu.
Autre prérogative, la caméra pourra également servir à filmer un conflit entre deux citoyens. « Cela a un effet dissuasif, même si je préfère qu’ils n’aient rien à enregistrer« , confie Gérard Debon. Autre phénomène, la déferlante des réseaux sociaux. Les images filmées avec les smartphones visent « une situation donnée« . Aujourd’hui, les policiers auront la possibilité « et même le devoir » de fournir des images. Même si le déclenchement de la caméra est laissé à la libre appréciation du policier municipal.
Armement, où en est-on ?
Le Conseil municipal a voté il y a quelques mois l’armement de la police municipale. Les agents seront équipés de 38 spécial Manhurin. Des armes qui ne s’enrayent pas. Une formation en continue sera également assurée, sous le contrôle du Centre national de formation de la fonction publique territoriale. « C’est dans les tuyaux, lâche Gérard Pèpe, élu, la réglementation est lourde. Nous subissons également les délais administratifs« . D’ores et déjà, les agents ont effectué la partie théorique. « Reste la pratique », souligne Gérard Debon, en précisant que l’armement se ferait dans un délai « très court« . Car rappelons-le, le pays est en état d’urgence. À l’horizon se dessine un partenariat « local » avec le tir club de la ville. De plus, les effectifs de la police municipale pourraient passer à 37 avant la fin 2017.
Rislène Achour