Sécurité : France urbaine prône une « gouvernance partagée »
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A l’occasion de la Conférence des villes organisée le 20 septembre à l’Hôtel de ville de Paris, les élus de France urbaine ont exprimé leur volonté de donner un nouveau souffle au partenariat local de sécurité. Devant le ministre de l’Intérieur, ils se sont dits satisfaits de la création prochaine de la police de sécurité quotidienne et ont formulé plusieurs propositions concernant les polices municipales.
« La lutte contre le terrorisme et contre la radicalisation suscite parmi nous tous un grand intérêt, mais moi, ce qui me préoccupe le plus, c’est la sécurité du quotidien ». Invité à s’exprimer au nom de la commission « sécurité » de France urbaine, le maire de Dijon, François Rebsamen, a d’emblée planté le décor.
A l’entendre, les principales attentes des métropoles, des agglos et des grandes villes sont en effet, d’abord, celles du quotidien. « Qu’on parle des incendies de voiture, de l’occupation des halls d’immeuble, ou des petites incivilités qui exaspèrent, c’est ça qui empoisonne les habitants et qui nourrit le vote FN. Il nous faut rétablir un ordre républicain », a-t-il souligné.
Et de se réjouir de la police de sécurité du quotidien que le gouvernement entend expérimenter dès 2018, « à condition que ce ne soit pas un effet d’annonce. (…) Les maires demandent à l’État une gouvernance partagée, de nouveaux contrats locaux de sécurité et non le bricolage auquel nous sommes confrontés depuis quelques années ».
Le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, également vice-président de la commission sécurité de France urbaine, a lui aussi salué la future police de sécurité du quotidien. «On a demandé cette police. Dans bon nombre de communes, si on a créé une police municipale, c’est aussi pour pallier les carences de l’État parce que les effectifs de la police nationale étaient insuffisants », rappelle-t-il.
Gilles Nicolas, adjoint au maire de Nantes chargé de la sécurité a cependant mis en garde le gouvernement : « nous espérons qu’il ne s’agit pas seulement d’un nouveau sigle, qu’on ne va pas prendre les effectifs chez Pierre pour les mettre chez Paul comme cela a été fait dans les zones de sécurité prioritaire ou seulement saupoudrer les effectifs ». Il rappelle que cette « police territoriale ne peut se décréter à Paris. Nous devons franchir une nouvelle étape dans laquelle le maire doit être codécisionnaire et coresponsable. Accorder une large part aux collectivités locales dans le pilotage de la sécurité est le préalable obligatoire à la mise en place utile d’une police territoriale », détaille-t-il.
Pour mener à bien cette réforme, les élus de France urbaine appellent donc à bâtir une gouvernance partagée de la sécurité au niveau des territoires. « L’État et les collectivités locales doivent plus que jamais travailler de concert pour assurer la sécurité du quotidien. Il faut créer les conditions d’un dialogue permanent entre eux », a ainsi indiqué le président de France urbaine, Jean-Luc Moudenc, devant le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.
« Il est temps de sortir des approches partisanes et qu’enfin nous repensions la manière dont nous assurons ensemble la sécurité », a ajouté le maire de Toulouse.
« Il s’agira demain que les maires, les préfets, les procureurs se mettent d’accord sur les objectifs de sécurité, mais aussi évaluent conjointement la politique de sécurité locale », a-t-il précisé, appelant à un « partenariat renouvelé ».
Par ailleurs, François Rebsamen et Gaël Perdriau ont rappelé les autres propositions de France urbaine en matière de sécurité. L’association préconise ainsi « d’autoriser l’accès au fichier d’immatriculation des véhicules et des véhicules volés, de permettre à titre d’expérimentation le contrôle des identités pour les agents de police municipale » et de « créer une école nationale de la police municipale ». Elle estime également nécessaire de « renforcer et pérenniser les moyens financiers au titre du Fonds interministériel de prévention de la délinquance afin d’assurer la sécurisation des établissements scolaires, culturels et des sites touristiques ».
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