L’Aveyron n’est plus protégé, on y trouve toutes les drogues
Ils étaient sept prévenus, hier, à répondre de l’accusation de trafic de stupéfiants. Cinq d’entre eux, bien jeunes, comparaissaient libres tandis que deux autres sont déjà sous les verrous pour des faits similaires antérieurs et avaient donc été extraits de la maison d’arrêt de Rodez. Le trafic porterait, selon les enquêteurs, après écoutes téléphoniques et dénonciations, sur 20 kg de résine de cannabis et un kilo de cocaïne. Des déplacements ont eu lieu en banlieue parisienne pour se procurer la résine de cannabis et à Montpellier pour la cocaïne. à Rodez, deux prévenus, utilisés successivement comme «nourrices», étaient chargés de garder la marchandise à leur domicile, recevoir les clients, encaisser l’argent, moyennant finances bien sûr, et selon les instructions du boss. «On croyait le département de l’Aveyron protégé. Eh bien c’est faux. L’Aveyron est fortement impacté par la drogue. On y trouve de tout, du cannabis, de l’héroïne, de la cocaïne. Et cette activité illégale y est même florissante. Et on sous-estime les conséquences en termes de sécurité et de santé publique. Les enfants consomment de plus en plus tôt. On observe ensuite des décrochages scolaires, un absentéisme, une désocialisation. Se rajoute à ça une surdélinquance, une violence entre trafiquants, des gens en manque qui commettent des vols pour se procurer leur drogue. Tout cela à un coût pour la société», tel était le discours musclé du procureur de la République, Frédéric Coulomb, qui faisait ensuite des réquisitions lourdes, à l’encontre de chacun des prévenus, «à l’aune de leurs responsabilités». Des réquisitions en forme de «mises à mort» pour Alexandra Gosset qui s’efforçait de démontrer que son jeune client, déjà condamné très lourdement n’était pas «incurable. On cherche à le casser. C’est trop et le trop est l’ennemi du bien».
Une fillette défoncée par la drogue à 22 mois
Frédéric Coulomb chargeait encore et enjoignait le tribunal à ne pas faire montre de «faiblesse» car «il n’y a pas de fatalité à lutter contre les trafiquants de drogue». Le tribunal prononçait pourtant des peines toutes en deçà des réquisitions du procureur. Déjà condamné 2 fois à 3 ans de prison ferme pour des faits similaires, le boss du trafic écope de 4 ans de prison avec mandat de dépôt, une amende de 1 000 € et confiscation des scellés. Ce même homme qui fait courir un danger à sa petite fille de 22 mois qui se trouve un jour «défoncée par la drogue qu’elle a bouffé» comme le font entendre les écoutes téléphoniques. Ce à quoi sa propre mère lui enjoint de ne rien dire «sinon les services sociaux vont te la retirer». «La deuxième tête de gondole du trafic» écope de 2 ans de prison dont 1 an avec sursis, avec révocation à hauteur de 6 mois d’une précédente condamnation, mise à l’épreuve, obligation de soins, recherche d’un travail ou d’une formation, 2 000 € d’amende, et le tribunal ordonnait son maintien en détention. Les peines s’échelonnaient ensuite de 15 mois de prison dont 6 de mise à l’épreuve, à 12 mois de prison ferme, puis à 12 mois de prison dont 9 avec sursis, tandis que des peines plus légères étaient prononcées à l’encontre de ceux dont le casier n’est pas encore rempli comme 5 mois de prison avec sursis, et 4 mois avec sursis.