JUSTICE. Un Rennais condamné pour trafic de stupéfiants à Briouze, dans l’Orne
Le tribunal correctionnel d’Argentan a condamné, mardi 3 octobre 2017, un Rennais de 40 ans pour avoir vendu des stupéfiants lors du festival Art Sonic à Briouze en juillet 2016.
Le 24 juillet 2016, les gendarmes sont appelés sur le site du festival Art Sonic pour des jeunes qui ont pris à partie un homme. Ce dernier avant l’arrivée des militaires se débarrasse de 6 pochons contenant de la poudre blanche pour un poids total de 3,92 grammes . Fouillé, il est trouvé en possession d’une somme de 845 € en petites coupures dissimulée dans la doublure de son blouson et d’un autre produit.
Un des agents de sécurité, entendu, déclare que les trois hommes s’en sont pris à ce Rennais de 40 ans car ils l’accusaient de « vendre de la m…. ».
Placé en garde vue, il explique aux enquêteurs qu’il réduit les comprimés de Doliprane en poudre pour les appliquer directement sur une carie dont il souffre. Néanmoins, le produit testé réagit aux tests comme étant des amphétamines, de la cocaïne ou du crack. Pour l’argent, il relate qu’il était dans la doublure de son vêtement pour ne pas se le faire voler.
Il reprend ses 845 €
Par ailleurs, à l’issue de sa garde à vue, après qu’il ait été remis en liberté, les gendarmes constatent que l’enveloppe contenant les 845 € appelés à être mis sous scellé ne contient plus l’argent, mais une feuille de papier à la place. Lancés à la recherche de l’intéressé, ils le retrouve une demie-heure plus tard à la terrasse d’un café avec l’argent. A nouveau entendu, il déclarera qu’il a pris l’argent alors qu’il était seul dans le bureau.
Devant le tribunal il maintient ses explications, dit que l’argent n’était pas vraiment dans la doublure, mais que c’était la poche de son blouson qui était trouée. Quant aux produits il répète qu’il a demandé une contre-expertise, mais que celle-ci a été refusée.
Ils auraient pu l’envoyer dans un laboratoire, déclare-t-il.
Pour ce qui est des 845 €, il dit les avoir pris dès le début de sa garde à vue et les avoir conservés dans sa poche jusqu’à sa libération.
41 mentions au casier
Pour Hugues de Phily, procureur, le produit était conditionné pour être vendu et l’argent trouvé était le chiffre d’affaire du prévenu. « A son sens l’ensemble de ces éléments se corroborent.
Rappelant les 41 mentions figurant au casier judiciaire de l’intéressé et estimant que le temps des avertissements est terminé, le procureur de la République requiert une peine de 8 mois d’emprisonnement. Me Caroline Strujon-Marchand pour la défense fait état d’une enquête faite en dépit du bon sens et se demande pourquoi les individus à l’origine de la bagarre n’ont pas été auditionnés. Selon elle, rien ne prouve la cession et le tribunal ne peut pas affirmer qu’il s’agissait de stupéfiants, à ce titre elle sollicite la relaxe.
Quant aux 845 €, elle souligne que le scellé n’était pas encore constitué et que l’enveloppe n’était pas remisée dans un endroit sûr, mais posée sur un bureau, là encore elle estime que les gendarmes ont fait des fautes et qu’il y a eu manque de vigilance.
Le quadragénaire est déclaré coupable de détention de stupéfiants en récidive, de cession de stupéfiants en récidive et de bris de scellé en récidive. Il est condamné à 10 mois d’emprisonnement.