«Pendant le Haka, j’ai eu la chair de poule. J’étais préparé à ça mais j’ai voulu regarder. Je dois bien l’avouer, ça m’a fait sortir de mon match avant de le commencer.»
Jean-Claude Langlade a été rugbyman au plus haut niveau pendant plus de 15 ans. Il a joué sept saisons à l’ASM et a été sélectionné trois fois en équipe de France. Quasiment 27 ans jour pour jour après la rencontre – la seule qu’il a jouée -, à Nantes, face aux All Blacks, ses souvenirs sont intacts. Ses mots sont justes. De ce moment, il a gardé son maillot, encadré dans son bureau.
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« C’est le seul qu’il me reste du XV de France, les autres, je les ai donnés. J’ai aussi conservé la casquette que l’on reçoit après le match, lors de la réception des joueurs. »
Souvenir.?En bas à droite, Jean-Claude Langlade est assis à côté de Philippe Saint-André. Dans l’équipe ce jour-là, Serge Blanco (assis au centre), Franck Mesnel (deuxième assis à gauche) ou Abdelatif Benazzi (avec le bandeau).
Aujourd’hui, le rugby a changé, il est devenu professionnel. Mais, l’ogre qui a humilié le XV de France sur le score de 62 à 13 à la Coupe du monde 2015 était déjà, dans les années 90, la référence.
« Les anciens me disaient, après le Haka, ils sont vidés. Ils ont tout donné et il faut les cueillir pendant les 5 ou 10 premières minutes. Ça ne s’est pas passé comme prévu… »
Le score de la rencontre est sans appel, une défaite 24 à 3. Jean-Claude Langlade garde un souvenir particulier de ce match. Chaque rencontre entre les deux formations lui procure une émotion particulière. Son regret ? Ne pas avoir pu profiter de cet instant. « J’ai joué KO pendant 60 minutes. »
« Le reste du match, j’étais dans le cirage. »
« J’ai pris un coup sur la tête à la 20e minute. C’était Whetton. Il m’a relevé mais j’étais sonné. Le reste du match, j’étais dans le cirage… »
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Le rugby actuel évolue pour prendre soin de la santé des joueurs avec, notamment, le protocole commotion. Quelque chose d’impensable dans les années 90, « il fallait avoir une jambe en moins pour être remplacé. »
Pour Jean-Claude Langlade, les All Blacks sont très malins. Il a son avis sur la rencontre de demain soir, à 21 heures : « Ils ciblent certains joueurs pour se rendre le match facile. C’est ce que je crains avec un mec comme Anthony Belleau. Il est tout jeune, il est là suite à des blessures, il n’a pas l’expérience de ces rencontres. Il est vulnérable, comme moi à l’époque. »
Nicolas Jacquet