Au premier abord, il s’agit d’une espèce d’ordinateur, avec un drôle d’écran pliable. Sauf qu’un examen à peine plus poussé révèle que la machine en question s’avère être bien plus complexe. Surtout quand le garde-frontière suisse qui la manipule est équipé de gants en latex. Ce gros boîtier qui ressemble à une valise à outils est en fait l’un des instruments dernier cri des forces de l’ordre suisses. Son nom ? Le SMI. Pour Spectromètre à mobilité ionique.
Et c’est quoi ? L’arme redoutable pour déceler des traces d’explosifs et/ou de drogues, non seulement sur les personnes, mais aussi les objets et les vêtements. Rien que ça ! « Le principe est simple. On ‘’piège’’ à l’aide d’un ticket-feuille, le plus souvent en téflon, les gens, leurs habits, ou l’habitat d’une voiture, d’un train. Le ticket est ensuite passé dans le spectromètre, qui va révéler, après analyse, si la partie analysée contient soit des drogues, soit des explosifs », confie l’un des quatre gardes frontières suisse présent jeudi soir à Pontarlier dans le cadre d’une opération de contrôle en commun (NDLR : ici avec la police nationale et municipale).
Un résultat en 13 secondes !
Bref, ça ne paie pas de mine. Mais ça coûte une jolie somme, « environ 50.000€. Et le SMI est aujourd’hui plus abordable qu’au début de sa mise en service où il coûtait plus vers les 75.000€ », confie son opérateur. Le résultat, lui, est ébouriffant. « En 13 secondes, on peut savoir s’il y a des substances que l’on recherche », poursuit l’officier suisse qui explique que pendant ce laps de temps, les ions des différentes substances recherchées sont isolés et qu’en fonction du temps mis pour parcourir la distance qui leur est demandée, donc de leur poids, on peut savoir de quelle substance il s’agit.
Jeudi soir, un premier contrôle a ainsi révélé qu’un automobiliste avait utilisé de l’éphédrine. Produit dopant dans le milieu cycliste, il s’explique ici par une autre raison. « C’est un produit qui sert à déboucher le nez. Et comme il y a pas mal de rhumes en ce moment, ça peut s’expliquer. Comme l’analyse ne détecte aucun autre produit, ça n’est pas utilisé pour masquer d’autres produits », poursuit le préposé au SMI.
Quelques minutes plus tard, en revanche, deux citoyens helvètes seront priés de descendre de leur véhicule. Ils ont sur eux des traces de cocaïne. L’examen approfondi de leurs effets et de la voiture ne mettra pas en lumière la présence du stupéfiant incriminé. Ce qui n’empêchera pas les deux occupants de repartir moins sereins qu’à leur arrivée…