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Portrait-robot : le maire flic

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Par Hervé Jouanneau • dans : Dossiers d’actualité

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La Gazette/Pascale Distel

L’implication croissante du maire dans la sécurité publique pose la question du partenariat avec les policiers et les gendarmes nationaux.

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100e congrès des maires : mon maire, ce héros

Vols à l’étalage, cambriolages, nuisances sonores, agressions… Tous les maires peuvent en témoigner : si la sécurité est d’abord l’affaire de l’Etat, ce sont eux, les élus, bien connus des habitants, qui sont les premiers interpellés ! Cette sollicitation en a d’ailleurs courroucé plus d’un par le passé. Au point que certains n’ont pas hésité à endosser l’uniforme du maire shérif ou du père Fouettard, comme le redoutait l’ancien président de l’AMF, Jacques Pélissard (LR).

Allusion à ces élus musclés qui, pour pallier les carences de l’Etat, ont recruté des policiers municipaux à tour de bras et démultiplié les caméras de vidéosurveillance à des prix exorbitants. Le cliché a passé. La police municipale est devenue la troisième force de sécurité du pays et la vidéo est entrée dans les mœurs. A droite comme à gauche.

Coopération vs méfiance

Mais si le débat national est aujourd’hui dominé par la menace terroriste, les maires expriment leurs propres préoccupations. « Qu’on parle des incendies de voiture, de l’occupation des halls d’immeuble ou des petites incivilités qui exaspèrent, c’est ça qui empoisonne les habitants et nourrit le vote FN », lâche le maire (PS) de Dijon (153 700 hab.), François Rebsamen. Et de miser sur la promesse d’une police de sécurité du quotidien. L’occasion, espèrent de nombreux élus, de donner un nouveau souffle au partenariat local de sécurité, dont la loi de 2007 relative à la prévention de la délinquance a fait du maire le patron.

Du moins sur le papier, car, si bon nombre d’entre eux vantent la bonne coopération avec les policiers, les magistrats et les chefs d’établissement scolaire pour lutter contre la délinquance des jeunes, la toxicomanie, les violences faites aux femmes ou l’insécurité routière, d’autres déplorent la méfiance réciproque et l’absence de contact. « L’Etat et les collectivités doivent plus que jamais travailler de concert pour assurer la sécurité du quotidien », résume le président de France urbaine et maire (LR) de Toulouse (466 300 hab.), Jean-Luc Moudenc. Et d’appeler à « créer les conditions d’un dialogue permanent » et à consacrer une « gouvernance partagée ».

FOCUS

« Les partenariats locaux ont besoin d’être approfondis »

Roger Vicot, maire de Lomme (27 600 hab., Nord), président du Forum français pour la sécurité urbaine

« Depuis la loi n° 2007-97 du 5 mars 2007, le maire est officiellement le pilote de la prévention de la délinquance. Il coordonne le partenariat local et les actions locales. Dix ans après, le bilan est contrasté. Les partenariats locaux ont besoin d’être approfondis et revisités. Pour ne pas dire dépoussiérés, car certaines instances partenariales, comme les conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance, se sont sédimentées avec le temps.

Nous demandons donc un second souffle et un effort de simplification institutionnelle pour accroître leur efficacité. De même, il faut renforcer le rôle du maire. Certes, policiers et élus travaillent ensemble depuis toujours. Mais il est certain que les responsables de la police et de la gendarmerie doivent être en capacité d’expliquer ce qu’ils font et d’associer les élus à la définition des objectifs. En d’autres termes, les maires doivent être considérés comme des partenaires à part entière. »

Source:: Portrait-robot : le maire flic

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