« Que préfère-t-on, des marchés aux esclaves en Libye ou accueillir quelques dizaines de milliers de personnes en Europe ? » interroge Amnesty
Emmanuel Macron, en déplacement au Burkina Faso, a promis « un soutien massif à l’évacuation des personnes en danger » en Libye, qualifiant la vente de migrants comme esclaves de « crime contre l’humanité ». Son discours est « bon », estime mardi 28 novembre sur franceinfo Jean-François Dubost, juriste, responsable du programme protection des populations à Amnesty International France, mais il souhaite que les autorités passent à l’acte. « Il faut absolument évacuer les populations, les protéger. Il s’agit pour la plupart de réfugiés. Il faut les réinstaller sur notre sol », a-t-il martelé.
franceinfo : Est-ce que la France a une part de responsabilité dans le chaos que connaît la Libye depuis maintenant sept ans ?
Jean-François Dubost : Du point de vue des droits humains, la responsabilité est une responsabilité par passivité de la France. On a un réveil de M. Macron sur ce cas extrêmement horrifiant de l’esclavage, quelque chose qui était connu depuis très longtemps. Mais d’un autre côté, les conséquences ne sont pas tirées du point de vue de la politique européenne que construit la France avec ses partenaires. Une politique que soutient et valide la France et qui conduit des personnes à souffrir en Libye.
Selon vous, c’était connu depuis très longtemps ?
Le cas de l’esclavage, documenté, en tant que tel, peut-être pas. Mais le travail forcé, la contrainte des personnes sans (…)