Corinne Orzechowski, la préfète d’Indre-et-Loire, a présenté la restitution des 8 ateliers de travail menés dans le département courant novembre avec les élus locaux et les acteurs sociaux. Plus que la création d’une nouvelle brigade, c’est essentiellement une nouvelle manière de travailler qui est mise en avant. Environ 200 propositions très diverses ont été récoltées au cours de ces rencontres. C’est d’une police plus proche des habitants que les élus veulent. Couplées aux réponses des policiers qui ont été sollicités via un questionnaire, elles devraient aboutir à un changement de fond dans la gestion de la sécurité quotidienne.
Renforcer les CLSPD, créer une instance de préparation et de suivi des grands passages l’été, élargir les compétences de la police municipale, développer la vidéo protection, sécuriser les établissements scolaires, renforcer l’éclairage public ou encore créer des locaux à vélo à proximité des stations de tramway… Les sujets sont très variés. Trois projets sont à retenir.
Les groupes de contact
La gendarmerie d’Indre-et-Loire travaille sur un projet de groupes mixtes de contact. Composés de militaires actifs de groupements de gendarmerie et de militaires de la réserve opérationnelle, leur mission sera d’aller au contact de la population : élus, commerçants, exploitants agricoles. L’objectif : faire passer des messages de sécurité et faire remonter les préoccupations de la population. La mixité des groupes, militaires et citoyens doit permettre une meilleure connaissance du territoire. Chaque commandant de compagnie en sera le pilote, ils se déplaceront en cohérence avec le territoire sur lequel ils sont affectés.
Par ailleurs, une équipe spéciale sera mise en place dans un des centres commerciaux de Chambray-lès-Tours : soit dans la galerie d’Auchan soit dans celle de Ma Petite Madeleine (c’est encore en cours de discussion). Un lieu dédié sera ouvert au public avec des bornes numériques et la présence de gendarmes. L’objectif là encore est la proximité avec la population afin de faire remonter ses besoins et accueillir ses demandes (dépôt de plainte par exemple), mais aussi de recruter et d’informer.
La police municipale des transports
Une réflexion sera menée pour créer une brigade dédiée à la sécurisation des transports. Avec le renfort de la police nationale, la police municipale en serait chargée. La difficulté territoriale est à lever puisque les bus Fil Bleu et le tramway traversent plusieurs communes. Pour le moment, son action serait simplement de rassurer, mais ses prérogatives pourraient évoluer.
Une cellule de prise en charge des femmes victimes de violences
Un seul lieu (probablement au sein du centre de SOS Médecins rue de la Dolve) concentrerait les intervenants pour accueillir une femme victime de violences. Le principe est simple, que les femmes victimes n’aient plus à se déplacer pour rencontrer les différents acteurs mais que ce soient eux qui viennent à sa rencontre dans ce lieu défini.
Ces projets « groupes de contact » et « cellule de prise en charge » doivent être validés par différentes instances nationales avant de voir le jour, début 2018.
« Plus d’autonomie…
… Aux acteurs de terrain » : ça devrait être un des éléments de la « doctrine » du gouvernement, selon le terme consacré. Il la rendra publique début 2018. Après le projet de loi de simplification de la procédure pénale au printemps, la préfecture aura une plus grande latitude pour expérimenter et mettre en place les idées surgies lors des groupes de travail. La préfète a annoncé vouloir mettre ces changements en place très rapidement avec une évaluation très régulière des actions, non plus seulement basée sur les statistiques mais sur les rapports des agents du terrain.
La Police de Sécurité du Quotidien se veut une police plus proche des habitants pour répondre au « divorce entre la population et sa police », plus efficace, « une police du réel » résume la préfète.
Dorothée Briand