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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

5 kg d’héroïne et 249 000 € saisis

Posted On 16 Déc 2017
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Une opération de la sûreté départementale de la Haute-Garonne a permis de saisir 5 kg d’héroïne, un record, 1,5 kg de cocaïne et 249 000 € en liquide. Huit suspects, dont deux frères accusés de diriger cette affaire, ont été mis en examen et incarcérés.

À la Gloire, petite cité des hauteurs de Toulouse, le deal est une vieille histoire. Moins connu que ses grands frères du Mirail ou des Izards, ce quartier a toujours proposé des produits interdits. Ces derniers mois, les policiers avaient remarqué avec inquiétude la présence constante d’héroïne. Cette drogue des années 70 avait pourtant disparu des trottoirs toulousains depuis le début des années 2000. Elle restait une histoire d’initiés, souvent d’anciens junkies…

Inquiète de revoir cette poudre qui désormais se sniffe, ce qui ne la rend pas moins dangereuse, la brigade de stupéfiants de la sûreté a commencé à les surveiller au printemps. Le temps de constater la réalité d’un trafic très organisé avec sa hiérarchie et ses petites mains. Mi-septembre, cette équipe a fait l’objet d’un travail plus poussé sous commission rogatoire du doyen des juges d’instruction, Myriam Viargues. Du classique : écoutes, surveillances, analyses.

«Le deal fonctionnait du matin au soir de manière organisée avec des nocturnes tardives à partir du jeudi», lâche le patron de la sûreté départementale. Avec 10 000 € de chiffre d’affaires quotidien, facilement le double en fin de semaine, l’affaire marchait fort.

1,5 kg de coke également confisqué

Mercredi, appuyé par deux colonnes du Raid des antennes de Toulouse, mais également de Bordeaux et Montpellier, cent policiers ont déclenché les interpellations. Neuf objectifs, le haut de l’organisation. «Particularité de ce dossier, les chefs vivaient loin de la cité», indique un policier. Des descentes dans trois chambres d’hôtels, près de la cité de l’Espace ont permis l’arrestation d’un homme de 31 ans, «le patron» de ce trafic selon les investigations. Argent et produits ont été saisis et dans un autre hôtel, un garçon de 22 ans a été surpris à 6 h 30 alors qu’il s’apprêtait à conditionner plus d’un kilo d’héroïne (!) et plusieurs centaines de grammes de cocaïne. Les enquêteurs des stups, qui avaient bien préparé leur affaire, ont mené une quinzaine de perquisitions avec le soutien de la brigade anticriminalité et ont arrêté une nourrice qui vivait à Borderouge. Chez cette femme, proche des frères qui sont soupçonnés de diriger le trafic, les chiens spécialisés ont déniché 5 kg d’héroïne et 24 000 € en liquide. La chasse aux avoirs criminels a aussi permis de saisir 100 000 € en liquide planqués dans un box. Cinq voitures et une arme ont également été confisquées.

Les doses de 0,4 g d’héroïne étaient proposées sur les trottoirs de La Gloire à 40 €, soit 100 € le gramme. Le résultat des analyses sur la qualité de ce produit n’est pas encore connu. Mais avec 249 920 € d’argent liquide saisis et 6,5 kg de poudre confisqués (l’héroïne plus 1,5 kg de cocaïne), la police estime avoir confisqué 500 000 € de marchandise. «Le double à la revente», calcule un spécialiste. Hier, huit personnes ont été présentées et mises en examen. Deux frères, leurs lieutenants mais également trois femmes, accusés d’avoir «conservé» drogue et argent liquide. Les cinq hommes et la nourisse ont été incarcérés; les deux autres femmes placées sous contrôle judiciaire.


Drogue : la priorité !

«Nous n’aurons jamais la prétention de stopper le trafic de drogue. Il existe et continuera d’exister tant que la demande existera. Mais la lutte contre le trafic de drogue demeure la priorité de la sûreté départementale. Et nous allons continuer», prévient le commissaire Karim Fillalif, le patron de ce service d’enquête qui vient de réaliser ce gros coup contre les trafiquants.

«Derrière les petits dealers ou ceux qui surveillent existent des organisations très structurées. Ces trafics dégagent énormément d’argent et les saisis le démontrent. Surtout ces trafics de cité empêchent les habitants de vivre tranquillement. C’est inacceptable. À la Gloire, la cité se trouvait sous une véritable chape de plomb avec une obligation de silence. Dès jeudi, nous étions à nouveau sur place. Et nous continuerons. Pas question de laisser le deal revenir.»

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