Marseille : le livreur avait la main verte
3,5 kg d’herbe ont été saisis à domicile
Sa petite entreprise ne connaissait pas la crise. À la fois producteur, vendeur et livreur à domicile, le jeune homme de 20 ans mettait toute son énergie dans son affaire : le commerce du cannabis cultivé à demeure. « Il travaillait particulièrement sur le centre-ville. Il avait un carnet d’adresses de clients bien fourni, indique une source policière. Dans ces arrondissements, dont on parle moins que les quartiers Nord pour le trafic, décrypte ce fonctionnaire, la distribution s’expose différemment, souvent par l’intermédiaire de livreurs qui viennent proposer leurs produits sur commande par téléphone. » Un business d’autant plus florissant, ces dernières années, que nombre de fumeurs de shit refusent désormais de se rendre en cité pour « toucher ». Et ainsi, de cautionner les règlements de comptes qui découlent des guerres de territoire entre réseaux. Reste que ce circuit court, directement du producteur au consommateur, peut souffrir de friture sur la ligne…
Dans ce cas, après plusieurs semaines d’investigations, les enquêteurs de la division centre ont tendu l’oreille et placé le suspect sous étroite surveillance. Avant de disposer leurs filets le 12 décembre dernier : une planque destinée à prendre en flagrant délit le livreur avec l’un de ses clients. Comme prévu, ce dernier a été intercepté à l’issue de la transaction dans le centre de Marseille, tandis que le vendeur, pisté par une patrouille, était arrêté sur la route entre Roquevaire et Auriol. « L’enquête préliminaire nous avait également permis de savoir que le jeune homme rentrait régulièrement dormir à la villa de sa compagne située à Auriol », glisse un policier. C’est dans cette maison décrite comme spacieuse que, le lendemain, une perquisition a créé la surprise : « On ne s’y attendait pas… Deux salles de cultures étaient soigneusement dissimulées au sous-sol de la villa. Dans la première, tout le système de culture indoor : lampe à sodium et extracteurs d’air. Une dizaine de pieds attendaient d’être cueillis. La seconde salle servait à la sèche et au conditionnement », souffle un enquêteur. Au total, ce sont 3,5 kg d’herbe prêts à l’usage qui ont été saisis, mais aussi 20 g de cocaïne et une arme de poing.
Déférés à l’issue de leur garde à vue, le petit « agriculteur » et sa complice présumée ont été laissés libres en attendant leur comparution devant le tribunal.
L. D’A.