À 16 et 17 ans, les pyromanes de Castelsarrasin interpellés après avoir détruit onze autos
Âgés de 16, 17 et 20 ans, les présumés pyromanes de Castelsarrasin ont été interpellés. Déférés, ils ont été placés sous contrôle judiciaire dans l’attente de leur jugement. Le week-end du 11 novembre, onze véhicules dans deux concessions autos ainsi que l’entrepôt du Secours populaire étaient partis en fumée. La facture dépasse les 100 000 euros de préjudice.
Trois semaines après la série d’incendies criminels ayant mis en émoi les autorités locales et la population, trois jeunes hommes ont été interpellés, à Castelsarrasin et Labastide-du-Temple.
Perquisitionnés, les incendiaires confondus par deux autoradios volés
Placé en garde à vue, le trio serait passé aux aveux. Les deux plus jeunes, âgés de 16 et 17 ans, seraient d’ailleurs les protagonistes de ces quatre incendies ayant détruit, en deux soirées, onze véhicules dans deux concessions autos ainsi que l’entrepôt du Secours populaire. Sans que l’on ne sache précisément ce qui a permis aux enquêteurs de la brigade de sûreté urbaine (BSU) de Castelsarrasin de confondre les trois incendiaires présumés (témoignages, traces ADN, géolocalisation ou téléphonie : sans doute un peu des quatre), les perquisitions de leur domicile ont été décisives. Les policiers y ont découvert deux objets volés provenant de la concession Opel de Guy De Raed. Deux autoradios qui avaient été subtilisés avant qu’ils n’incendient cinq véhicules. Déférés devant la procureure de la République, Alix Cabot-Chaumeton, les mis en cause ont été relâchés sous contrôle judiciaire. Les trois individus étant peu connus, voire inconnus de la justice. Quant aux suites judiciaires, les deux mineurs seront mis en examen devant le juge des enfants avant d’être jugés par le TPE (tribunal pour enfants), l’un d’eux sera placé en l’attente dans un foyer. Enfin, le majeur a reçu une convocation pour comparaître devant le tribunal correctionnel. La nouvelle de ces arrestations n’enlevait pas l’amertume aux victimes.
Un lourd préjudice: 70 000 € pour de Raed et 8 000 € pour Abeillé
« Ce que je vais toucher de mon assurance, ce sont des cacahuètes », certifiait Bernard Abeillé, l’un des concessionnaires auto visé par les pyromanes. Trois de ces voiturettes sans permis ont été détruites. « J’en ai pour 7 000 à 8 000 euros de préjudice… Et avant qu’ils nous indemnisent, s’ils sont solvables, on est en galère », garantissait le chef d’entreprise.
Du côté de la concession Opel, le son de cloche était identique. « Avec cinq véhicules détruits dont un Pick-up d’un client en dépôt-vente à 30 000 €, l’ardoise s’élève en tout à 70 000 € », témoigne Benjamin De Raed.
Plus déprimant pour les deux managers, le mobile des incendies. « Visiblement, c’est un défi qu’ils se sont lancé entre eux à savoir lequel d’entre eux brûlera le plus d’autos : c’est vraiment un acte débile », tempête Benjamin de Raed. Et de poursuivre, philosophe: « Pour nous, même si c’est difficile au quotidien de tenir un commerce, ce n’est que matériel. Dans un des autres feux qu’ils ont allumés, ils auraient pu cramer une famille ». Avenue Frédéric-Cayrou, en effet, les pyromanes avaient incendié trois véhicules ayant détruit par propagation un appartement et l’entrepôt du Secours populaire. « On a perdu le stock alimentaire de l’UE et les jouets de Noël, il y en a pour 12 000 € de préjudice », atteste Sandrine Alvès, présidente de l’association caritative.
La facture de ces quatre incendies s’élèverait donc à plus de 100 000 euros…