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À Bernay, au quartier de Malouve, les commerçants sont excédés par les troubles créés par les gens du voyage

Publié 10/02/2017

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Mise à jour 10/02/2017

Nuisances. Les gens du voyage prennent leurs aises sur le parking central de cinq grands magasins sur le quartier de Malouve, à Bernay. Les commerçants sont exaspérés par leur désinvolture.

Depuis plus d’un mois, la situation s’est dégradée dans le quartier de Malouve, à Bernay. Auparavant cantonnées sur la pelouse autour d’un bassin de retenue d’eau, les caravanes des gens du voyage se sont désormais multipliées et installées contre et devant les magasins. La gêne est évidente pour les clients qui veulent accéder au parking qui leur est réservé. Désormais un « turnover » d’habitations mobiles et de camionnettes chargées de ferrailles de récupération est le quotidien de commerçants désabusés, ne sachant plus à quel saint se vouer.

« J’ai été sidérée quand je les ai vus s’installer sur le parking. Ils ont déballé leurs machines à laver, construit des abris pour les protéger. Puis les ont raccordées au réseau d’eau et d’électricité… Je ne sais d’ailleurs pas par quel moyen. Et comme bouquet final, une famille de gens du voyage a installé la niche de son chien avec plein de paille autour au milieu du parking », rapporte Maryline Mercier, responsable d’un magasin de distribution de fruits et légumes.

Véhicule bloqué

Surprise d’un beau matin : un commerçant voisin a vu son entrée obstruée. « Je ne pouvais pas sortir le véhicule bloqué dans notre entreprise à cause de caravanes stationnées juste devant la porte de l’entrepôt. Quand j’ai téléphoné à la gendarmerie, on m’a alors conseillé de taper au carreau de la caravane », soupire-t-il.

Devant le trouble et la nuisance constatés, « j’ai prévenu la préfecture, la police municipale, et la mairie de Bernay, qui m’a renvoyée vers la gendarmerie. Mais ils sont toujours là ! », se plaint encore Maryline Mercier, qui a appris que « de toute façon une expulsion éventuelle ne pouvait avoir lieu qu’après un délai de sept jours ».

La gendarmerie alertée est bien venue constater la réalité de la présence des gens du voyage. « Un constat des forces de l’ordre doublé d’un constat établi par un huissier de justice », complète l’agence bernayenne Nexity, qui gère le syndic de copropriété du parking. Et d’ajouter : « Il suffit hélas qu’une caravane bouge de quelques mètres pour que toute la procédure soit à recommencer… C’est donc sans fin ! »

Excréments humains

Cindy Peudru, responsable d’une enseigne autour de ce même parking ne se plaint pas d’actes d’incivilités manifestes de la part des gens du voyage « mais davantage d’un manque d’hygiène avec un fossé derrière son magasin qui sert de toilettes ». Le même constat est fait par Maryline Mercier qui déplore « l’abandon de détritus et la découverte d’excréments humains derrière nos poubelles. Par contre, il est vrai que je n’ai constaté aucun vol dans notre magasin depuis l’installation de ce campement ». Tandis qu’un autre commerçant ajoute qu’« ils entrent parfois se réchauffer ou encore se connecter au wi-fi ».

« Vous nous dérangez… »

Dans une autre enseigne, il nous est confié que « l’attractivité et le commerce en pâtissent avec des clients qui ne manquent pas de nous faire des remarques sur la gêne occasionnée par cette occupation sauvage ». « On vous plaint », a-t-on encore entendu…

Lorsqu’on pose quelques questions aux personnes incriminées, les réponses demeurent floues ou bien inexistantes… Pourquoi ne rejoignez-vous pas l’aire qui est vous est réservée à deux pas de là ? « Parce qu’il faut payer, mon chef… Mais, ici, tout le monde sait comment nous avons branché l’eau et l’électricité. Les gendarmes aussi… Et de toute façon nous gênons partout… » « Ici, c’est notre pasteur qui est venu régler la facture », assure un autre membre de la communauté, « mais je ne sais pas son nom… »

Pour ce qui est de l’usage des toilettes en plein air, la question agace : « Nous, les gens du voyage, nous sommes propres, Monsieur ; dans les caravanes nous avons tous des broyeurs. Et puis, laissez-nous, nous avons des choses à faire… Vous nous dérangez… », abrègent quatre solides gaillards affairés au démontage d’un moteur sur un véhicule utilitaire.

DES PROBLÈMES RÉCURRENTS

Un commerçant, qui préfère garder l’anonymat « en raison d’un risque de représailles », lâche sa colère devant les problèmes récurrents qu’il rencontre vis-à-vis des gens du voyage. « C’est un vrai fléau qui s’éternise ! On est complètement impuissant. Je ne veux pas alimenter une polémique mais quand on appelle la police municipale de Bernay, elle répond que ce n’est pas de son ressort. Et quand on appelle la gendarmerie, c’est la même chose… À Évreux, il y a plus de réactivité avec une brigade spécialisée qui fait des rondes », livre le responsable d’un des magasins situés à Bernay, et qui en possède un autre à Évreux. « En outre, je déplore que la municipalité se contente de nous dire qu’elle ne peut rien faire au motif qu’il s’agit d’un parking privé. De notre côté, on a pensé à mettre des barrières de sécurité pour empêcher l’accès au véhicule d’un certain gabarit mais comment faire pour nos propres livraisons ? », complète-t-il.
Ressort du juge
Interrogé à ce sujet, le sous-préfet de Bernay, Emmanuel Le Roy, a bien été avisé des doléances des cinq enseignes concernées, au quartier de Malouve, sur le parking commercial. « Quand il s’agit d’une propriété privée comme c’est le cas pour ce parking, il faut que le propriétaire saisisse le tribunal de grande instance pour demander une décision d’expulsion. Et à partir du moment où le demandeur apporte la preuve du trouble ou des désordres qu’occasionne l’occupation – dans le cas d’un référé -, le juge peut se prononcer en l’espace de quelques jours. Ensuite, le recours à la force peut être ordonné pour mettre à exécution le jugement rendu. Enfin, dans cette affaire, il n’a pas été porté à ma connaissance qu’une procédure a été engagée. »

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