Un acte criminel « honteux », « inacceptable », « inqualifiable ». Trois jours après l’incendie volontaire qui a partiellement dévasté, dans la nuit du 1er avril, l’école Roland-Dorgelès, située au cœur de la cité de la Noé, à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), les habitants sont encore sous le choc. « Les jeunes du quartier, ils s’embêtent, ils traînent, leurs relations avec la police sont mauvaises, ça se passe souvent mal… Mais brûler une école pour les petits, c’est inexcusable », se désole un résident. « Mettre le feu à une maternelle : pourquoi ? », s’interroge, consternée, une mère de famille qui se tient devant les portes closes de l’établissement scolaire.
Le geste est d’autant plus « incompréhensible » qu’il enfreint l’une des règles les plus strictes de la cité : l’interdiction de créer du grabuge à proximité immédiate d’un point de vente de stupéfiants. Tout contrevenant s’expose à des représailles de la part des dealers. Or, c’est à quelques mètres seulement de l’école, que le trafic s’est installé voilà quelques années, après les travaux de rénovation urbaine dont a bénéficié la quasi-totalité du quartier.
Seul un petit périmètre, dont fait partie l’école Roland-Dorgelès, attend toujours son lifting : inscrit au programme du second plan de rénovation, il est prévu d’en faire une cité scolaire. « D’ici là, ce coin, c’est le triangle des Bermudes, lance Catherine Arenou, maire (LR) de la ville. Il concentre tous les dysfonctionnements : zéro mixité, beaucoup de pauvreté et de trafics. »
Aucune pisteLa configuration des lieux permet aux trafiquants – de cannabis principalement, mais aussi d’héroïne et de cocaïne – de repérer facilement l’arrivée des forces de l’ordre. « Personne ici ne prend le risque de faire quoi que ce soit qui puisse attirer la police et perturber le…