Deux jeunes garçons de 11 et 13 ans ont été la cible de SMS à caractère sexuel. Un des pères des garçons s’est rendu compte de ces messages inappropriés reçus par son fils de la part d’un homme qui était une connaissance de sa mère.
Jusqu’où serait allé Olivier L., un Narbonnais de 50 ans, dans ses pulsions sexuelles vers les garçons sans l’intervention d’un parent ? Deux pré-ados de 11 et 13 ans, Adrien et Romain (1), ont été la cible de textos à caractère sexuel. Un des pères des garçons s’est rendu compte de ces messages inappropriés que recevait son fils de la part d’un homme qui était une connaissance de sa mère : « Bisous, je t’aime ».
Le prévenu jette son dévolu sur Romain, 13 ans
Mais pas que cela, en avril 2016, cet ami de sa maman se débrouille pour lui faire parvenir un téléphone portable dans le nord de la France où il réside avec son père. « Je l’ai utilisé deux mois puis j’ai tout effacé avant de lui offrir », a expliqué le prévenu. Intentionnellement ou non, des messages sur Skype restent sur le portable reçu par Adrien, 11 ans. Un homme d’une cinquantaine fait des propositions non équivoques à des jeunes de 17 ans. En décembre 2016, le prévenu jette son dévolu sur Romain, 13 ans.
« Je suis un pédophile 24 heures sur 24 »
Le jeune garçon ne reçoit pas moins de 1 161 SMS avec des « Je t’aime », et autres proses plus explicites. Les messages tombent le jour de Noël sur le portable du garçon. À deux heures du matin, « Je t’aime plus que tout au monde ». Me Gina Bonarelli, pour la partie civile, s’adresse au prévenu : « Mais vous n’étiez pas face à une femme mais à un enfant de 13 ans ». Il avait fait la connaissance du garçon en fréquentant sa mère, caissière dans un magasin.
Ces messages déplacés et le parcours judiciaire du mis en cause n’ont pas laissé la justice insensible, même s’il n’y a pas eu de passage à l’acte. Dès le début de l’audience de lundi 6 novembre, Olivier déclare de lui-même : « Je suis un pédophile 24 heures sur 24 ». Pour sa défense, Me Emmanuelle Mandrou va dire : « Il a des pulsions mais il arrive à les contenir grâce au travail psychologique qu’il fait ».
Mais pas tant que cela finalement. En mars 2016, il est condamné par la justice et un mois plus tard, il est mis en cause pour des faits de « diffusion de messages pornographiques accessible à un mineur » sur Adrien. En 2005, il est condamné pour agressions sexuelles « sur des ados d’une MJC ». Entre 2005 et 2008, il commet les mêmes faits à quatre reprises et est condamné. Il écope d’une peine de quatre ans.
« Son papounet », un prédateur
Pour Me Gina Bonarelli, ce n’est pas « hasard, si à sa sortie de prison, il se retrouve face à une femme en difficulté qui a un enfant. Je vais lui faire croire que je l’aime et faire une famille pour fonder une famille. Mais le but, c’est l’enfant. Il lui promet d’être son père adoptif, son papounet ». Le mis en cause va « essayer de dissimuler la préméditation en disant que la rencontre avec la maman se fait sur un site internet ». En fait, il choisit une mère de famille avec un enfant.
Le procureur de la République va demander 18 mois de prison avec révocation d’une mise à l’épreuve de deux ans et maintien en détention. Le tribunal va accéder partiellement à la demande du parquet. Olivier L. va être relaxé pour les faits concernant Adrien. En revanche, il sera reconnu coupable pour ceux à l’encontre de Romain et écopera d’un an de prison avec maintien en détention (six mois ferme et révocation d’un sursis à hauteur de six mois).
(1) Prénoms d’emprunt.