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A Nice (06), les municipaux se rapprochent de la police nationale
Posted On 31 Jan 2021
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Le maire de Nice, Christian Estrosi, présentait le 28 janvier le bilan de sa police municipale. Tout en « déplorant l’absence de représentants des polices municipaux » dans le cadre du Beauvau de la Sécurité, il s’est félicité d’un rapprochement local avec la police nationale.
Christian Estrosi a mis les petits plats dans les grands pour présenter le bilan de sa police municipale, « la meilleure de France », le 28 janvier. Le maire de Nice, arrivé sur un air de Marseillaise dans le patio arboré du futur Hôtel des polices de la ville, s’est entouré du préfet des Alpes-Maritimes et de la Directrice départementale de la sécurité publique.
« C’est un symbole, déclare-t-il fièrement devant ses troupes. Dans trois ans, c’est ici que Nice sera encore à la pointe de l’innovation en accueillant un hôtel de police commun à la nationale et la municipale ». Un regroupement inédit pour lequel l’Etat vient de nommer un préfet délégué, Luc Lankri, alors que la ville consacre un investissement de 200 millions d’euros au rachat et à la rénovation de l’ancien site hospitalier qui rassemblera les deux polices.
Offre de service pour le Beauvau de la sécurité
Christian Estrosi se félicite de la place de « troisième force de sécurité conquise à Nice pour l’ensemble des polices municipales de France ». Il a d’ailleurs adressé un courrier au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour le lui rappeler, fâché d’être écarté du Beauvau de la Sécurité. « Je demande d’associer les représentants des polices municipales aux réflexions », écrit le maire de Nice, rappelant la nécessité du « travail partenarial » pour construire « la société de vigilance » qu’il préconise.
Il profite également de ce courrier pour demander au gouvernement de procéder à la nouvelle installation de la Commission nationale consultative des polices municipales, qui n’a pas été recomposée suite aux dernières élections, afin qu’elle puisse également participer à ce débat. L’Association des maires de France a déjà décidé de reconduire Christian Estrosi à la tête de cette commission. « Nous attendons désormais l’arrêté du ministre », s’impatiente l’élu, qui pourra défendre également dans ce cadre « la revalorisation des conditions statutaires » des municipaux.
Culture des résultats
En attendant, il déroule fièrement le bilan de ses agents niçois, rappelant qu’ils se sont notamment illustrés en octobre dernier par l’interpellation du terroriste de la basilique Notre Dame, après qu’il avait tué trois personnes. Les 550 policiers municipaux de la ville ont pris à bras le corps les nouvelles compétences qui leur ont été octroyées de façon expérimentale et se sont également démenés en 2020 contre la délinquance : interpellations dans la lutte contre la drogue (+99,6 %), détentions et ports d’armes (+74 %), infractions à la législation sur les étrangers (+225 %) et interpellations pour des crimes ou des délits (+34 %).
La brigade a aussi été fortement mobilisée dans la lutte contre la pandémie. Elle revendique ainsi 10 % des verbalisations infligées à travers le pays durant le confinement de mars et avril (17 000 sur l’année). Le budget de la police municipale s’élève à 38 millions d’euros.
En 2021, vingt nouveaux agents sont attendus sur le terrain. La mairie annonce en tout 80 recrutements d’ici l’ouverture de son hôtel des polices, en 2024. Cette mesure s’inscrit « en réciprocité avec l’affectation par le gouvernement de 60 effectifs supplémentaires de police nationale qui faisaient défaut et l’expérimentation de l’extension des compétences des polices municipales dans le cadre du projet de loi de sécurité globale », actuellement en discussion au Parlement.
Nice prévoit en outre de professionnaliser sa brigade cynophile qui compte aujourd’hui dix chiens vétérans de l’armée ou de la gendarmerie. L’objectif pour la police niçoise est désormais de former ses propres bêtes pour renforcer leur présence sur le terrain. La ville, qui dispose déjà de 52 bornes d’appels d’urgence, en postera 175 d’ici la fin mars, implantées notamment à proximité des écoles. Quatre drones seront aussi à sa disposition, mobilisable pour les missions de la municipale, mais aussi plus largement pour la gestion de crise sur toute la métropole.