Aux frontières de Tours, St-Cyr-sur-Loire tient à montrer qu’elle prend particulièrement à cœur la question de la sécurité, et qu’elle réagit à la menace terroriste en France avec des mesures symboliques et médiatiques. Après avoir annulé son grand spectacle de Noël dans le Parc de la Perraudière, voici donc que la commune est l’une des premières en France (après Aix-en-Provence et avant Nantes ou Nice qui étudient l’idée) à doter tout le personnel de ses écoles primaires et maternelles (profs, accompagnants des élèves…) de bracelets et pendentifs anti-intrusion.
Développé par la société israélienne Risco, ce dispositif était à la base plutôt prévu pour des personnes âgées qui pouvaient par exemple déclencher une alerte après une chute. Là, il est donc adapté au milieu scolaire. L’idée, c’est que pendant leur journée de travail, les 120 adultes présents dans les écoles de St-Cyr-sur-Loire portent ce dispositif.
En cas de problème (une intrusion menaçante dans l’établissement ou une agression), il suffit de presser pendant environ deux secondes le bouton pour déclencher une alarme dans l’établissement mais aussi une alerte auprès des élus ou de la police municipale. Un premier cercle qui se charge de vérifier l’existence réelle d’un danger avant d’alerter la police nationale. « L’objectif est de gagner du temps pour donner l’alerte et intervenir. La moindre minute peut-être cruciale » nous précise l’entreprise.
Le système, installé sur place par la société Dom & Tech de Fondettes, a coûté 44 000€ à St-Cyr-sur-Loire (hors coût de maintenance annuel). Il est complété par la mise en place de visiophones qui restreignent les entrées dans les établissements (par exemple, seul le grand portail de l’école Anatole France située près de l’église et de la mairie peut désormais s’ouvrir).
« On s’est décidé après les attentats de Nice. Avant, on n’aurait jamais imaginé avoir besoin de prendre des mesures comme ça… On espère que l’on n’aura jamais à se servir de ces bracelets, que ce sera de l’argent dépensé pour rien, une sorte d’assurance » indiquait ce lundi le maire de la commune, Philippe Briand, qui assume vouloir avant tout rassurer les parents : « qu’est-ce qu’on peut faire de pire que de s’en prendre à des enfants ? Les petits, c’est le territoire le plus sacré. »
Un peu déstabilisés et un peu circonspects devant le dispositif dans un premier temps, les enseignants et le personnel de l’école ne semblaient – face à nous – pas particulièrement opposés à l’idée. Les bracelets (ou pendentifs) sont conçus pour fonctionner pendant 5 ans sans être rechargés. Des tests de fonctionnement seront effectués au moins une fois par an, dont un exercice anti-intrusion mené dès la semaine prochaine à Anatole France par exemple.