Agression d’une factrice à Nîmes : six mois avec sursis pour la jeune mère CATHY ROCHER
Le mardi 10 octobre, une factrice a été frappée par une jeune mère de famille de 18 ans car le courrier n’avait pas été déposé dans la boîte aux lettres.
C’est son premier contrat de travail par intérim en tant que factrice. Et mardi était son troisième jour de travail, seule sur le terrain. Le 10 octobre, Lætitia (le prénom a été modifié), factrice a été frappée par Fatima, une mère de famille âgée de 18 ans. Cette scène s’est déroulée rue de la République à Nîmes. Les deux jeunes femmes ont quasiment le même âge.
Saisie à la gorge et plaquée violemment au mur
“Sale p…” a crié Fatima sortie en pyjama de chez elle. Installée depuis peu à Nîmes avec son compagnon militaire et leurs deux enfants, Fatima reproche à la jeune factrice d’avoir remis un courrier urgent à un autre facteur résidant dans l’immeuble. La factrice ne veut pas en rester là et revient sur ses pas. En colère, Fatima annonce qu’elle vient du 93. Fatima est plutôt costaude et a pratiqué la boxe pendant trois ans. Lætitia est un poids plume. Son adversaire la saisit à la gorge et la plaque violemment contre le mur. Lætitia repousse Fatima d’un coup de pied.
« Elle est devenue bleue. Alors, je l’ai lâchée »
Les deux filles roulent à terre. “Je me suis défendue” a témoigné, ce jeudi, devant le tribunal correctionnel de Nîmes, la factrice portant une minerve et souffrant de plusieurs lésions. “Elle est devenue bleue. Alors, je l’ai lâchée décrit la jeune Parisienne effondrée. Je suis désolée. Et je m’excuse. Elle m’a mis le premier coup. J’ai eu les nerfs. Oui, j’ai tapé fort. Je suis une mère de famille. Et je n’aurais jamais dû réagir ainsi.”
Elle a grandi dans un milieu pas tendre
La représentante du parquet a requis 8 mois de prison avec sursis. “La raison de cette dispute peut paraître ridicule. Mais c’est cela qui fait que le ton monte, constate Me Annélie Deschamps, l’avocate de Fatima. Vous êtes dans le contexte d’une bagarre. Et Fatima porte des coups plus forts. Elle a grandi dans un milieu pas tendre en Seine-Saint-Denis. Un milieu où on est écrasé si on n’a pas un peu de poigne. Et elle s’est installée ici avec son mari et ses deux enfants pour fuir cette violence.” Fatima est condamnée à six mois de prison avec sursis.