Alpes : accusé de viols, enlèvement et agressions sexuelles sur mineurs
Axel Maaziz, 33 ans, est jugé pendant 5 jours à partir d’aujourd’hui devant la cour d’assises des Hautes-Alpes
Le procès devrait logiquement se tenir à huis clos car certaines victimes sont, encore aujourd’hui, âgées de moins de 18 ans. Le verdict est attendu vendredi.
Axel Maaziz, 33 ans, originaire de La Roche-de-Rame (05) est jugé cet après-midi devant la cour d’assises des Hautes-Alpes à Gap. L’accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Placé en détention provisoire depuis le 19 avril 2014, Axel Maaziz est poursuivi pour « enlèvement et séquestration », suivi de « tentative de meurtre » sur une fillette de 7 ans, deux « viols » sur deux ex-conjointes (dont une mineure), « tentative de viol » sur un bébé, « agressions sexuelles » et « tentatives d’agressions sexuelles » sur des mineurs et « propositions sexuelles faites à un mineur de 15 ans par un majeur utilisant un moyen de communication électronique ».
Au total sept victimes, une adulte, cinq enfants et adolescents et un bébé, à l’époque des faits reprochés entre 2010 et 2014.
L’enlèvement d’un enfant
Axel Maaziz est interpellé par la gendarmerie le 17 avril 2014. L’homme est alors soupçonné d’avoir enlevé et séquestré à L’Argentière-la-Bessée (05) une fillette de 7 ans qui rentre chez elle après l’école. Elle est enlevée à bord du véhicule du suspect après qu’il l’a tasée.
Des traces de strangulation qui supposent une tentative de meurtre sont relevées sur le cou de l’enfant qui perd connaissance mais qui réussit à prendre la fuite. Axel Maaziz reconnaît l’enlèvement mais conteste la tentative de meurtre. « Si la fillette n’avait pas eu le courage et l’énergie pour se débattre, je suis persuadé que la cour d’assises jugerait aujourd’hui un homicide« , dit Me Jérôme Garcia, avocat de la famille de la fillette, âgée aujourd’hui de 10 ans.
Dans le cadre de l’enquête les gendarmes vont retrouver au domicile d’Axel Maaziz des vidéos mettant en scène sexuellement d’autres victimes, proches de son entourage.
« Mon client reconnaît l’enlèvement mais il était dans un état psychologique extrêmement fragile. Lorsqu’il a pris conscience de la gravité de son acte, il a dit à l’enfant de partir. J’espère que les jurés lui accorderont les plus larges circonstances atténuantes. De plus, mon client m’assure que les deux viols qu’on lui reproche étaient des relations consenties, indique Me Kader Sebbar, avocat de l’accusé. Pour soulager sa conscience et tirer la sonnette d’alarme, il s’est lui-même dénoncé sur les faits d’agressions sexuelles, après l’enlèvement« .
« Je suis confiant dans la décision de la cour d’assises de reconnaître les droits de ma cliente. J’émets le voeu que le temps de l’audience lui permette de faire le deuil du viol dont elle a été victime et dont elle conserve des séquelles« , confie Me Jean-François Philip, l’un des avocats gapençais d’une des parties civiles.
« Le cursus d’un vrai prédateur sexuel »
« On a là le cursus d’un vrai prédateur sexuel. Les victimes sont totalement détruites. Rien ne laisse penser qu’elles pourront se reconstruire dans leur vie future. Mon client à l’époque âgé de 12 ans, a subi des exactions de l’accusé à un âge où l’on construit sa sexualité et sa propre personnalité. Il s’estime coupable de ne pas avoir su dire « non » alors qu’il était sous la domination d’un homme âgé de plus de 13 ans que lui« , explique de son côté, Me Philippe Lecoyer, également avocat de deux parties civiles.
Des secrets qui ressortent après l’enlèvement
Parallèlement à l’enquête ouverte pour l’enlèvement et la tentative de meurtre, l’accusé faisait déjà l’objet d’investigations à la suite de la plainte d’une ancienne concubine (majeure) qui affirmait avoir été violée en mars 2013 par Axel Maaziz.
L’exploitation de son ordinateur a permis d’orienter les enquêteurs vers des agressions sexuelles et corruptions de mineurs, garçons et filles, âgés entre 21 mois et 13 ans.
Jeremy Michaudet