C’est la grande tendance : mutualiser les moyens, toujours davantage. Après un an d’essai avec les deux agents de la police municipale de Mondelange, Amnéville (et ses 8 policiers municipaux) décide d’étendre l’expérimentation avec Richemont, Clouange et Vitry-sur-Orne. « Il y avait quelques réticences au départ, mais les résultats sont plus que satisfaisants, voire excellents avec Mondelange. Avec Richemont, Vitry et Clouange, il y a eu de nombreuses réflexions pour faire en sorte que cela soit gagnant-gagnant », insistait hier soir Eric Munier, maire d’Amnéville, lors du conseil municipal.
Le principe est clair. Chaque commune finance ses agents. Première obligation donc : Richemont et Clouange ont embauché un agent, chacune. Vitry met à disposition son garde champêtre (qui juridiquement possède des compétences plus larges que les policiers municipaux).
Plus ou moins de délinquance ?
Pour Eric Munier et ses homologues, l’affaire n’a que des atouts : avec 13 agents au total, les policiers sont donc plus nombreux pour effectuer des roulements. Par binôme, en période de forte affluence, il sera donc possible d’établir quatre patrouilles distinctes, capables d’intervenir simultanément. « Selon le commissariat d’Hagondange, depuis la mise en place de la mutualisation avec Mondelange, la délinquance et l’insécurité ne sont pas plus conséquentes à Amnéville que dans les villes de même strate, comme Rombas par exemple. Alors que le site thermal accueille 6 millions de visiteurs par an. »
Évidemment, l’interprétation des chiffres diverge entre le maire et son meilleur ennemi, Xavier Dieudonné. « On ne devrait même pas avoir cette discussion ! Quel est l’intérêt pour Amnéville de disperser notre police dans les villages alors que les faits constatés par le commissariat d’Hagondange sont en augmentation : + 50 % de cambriolages d’habitation entre 2015 et 2017 et + 100 % de dégradations de véhicules ! », crie l’élu d’opposition. Une tendance générale, valable pour tout le territoire de compétence de la police nationale.
Le maire maintient que la solution reste une meilleure répartition des moyens. La convention signée par les communes fait état d’une expérimentation d’un an. Un bilan sera dressé à l’issue de cette période. Le temps passé par les agents sur le territoire de chaque commune sera également scruté. Mais aucun flux financier n’existera entre les communes. Eric Munier explique par ailleurs que Charly-Oradour, Ennery, Trémery et Ay, qui ont déjà une police intercommunale, avaient également proposé une mutualisation. Une proposition qui a été déclinée. Le territoire global, traversé par l’autoroute, était un frein à la réactivité. Et aussi, les policiers intercommunaux de la rive droite sont armés. Dans la vallée, ils utiliseront tonfa, bâton de défense et bombes lacrymogènes.