Depuis quelques semaines, les policiers municipaux de Thiers ont ajouté une mini-caméra à leur équipement. Après Lezoux et Courpière, la municipalité de Claude Nowotny vient d’intégrer l’expérimentation sur l’utilisation des caméras piétons pour sa police municipale.
Pour moins de 1.000 € (grâce à l’aide de l’État qui a contribué à la moitié du financement), Thiers a acheté deux caméras que se partagent ses sept policiers municipaux. Il s’agit d’un boîtier grand comme la paume d’une main, un peu plus épais qu’un smartphone et fixé à l’uniforme au niveau de la poitrine.
« Avant tout un dispositif préventif »
Dotée d’une vision grand angle, la caméra peut enregistrer le son et l’image. « Elle tourne en continu mais il faut l’actionner manuellement pour enregistrer les interventions », indique Vincent Carpentier, adjoint au chef de service de la police municipale de Thiers. Si les vidéos ainsi obtenues peuvent servir de preuves devant la justice puisqu’elles affichent le jour, l’heure et la localisation, elles sont « avant tout un dispositif préventif » pour la municipalité de Thiers.
« C’est pratique », selon Vincent Carpentier qui y voit « un outil sécurisant pour les agents ». D’ailleurs, à Thiers, l’idée n’est pas de la mettre systématiquement en marche, mais de « cibler les interventions sensibles » ou de « désamorcer rapidement des situations qui pourraient dégénérer ».
Retour sur les premiers mois d’expérience à Lezoux
À Lezoux, la caméra piéton est opérationnelle depuis septembre… Et elle a complètement changé la vie professionnelle dupolicier municipal.
« Ça a fondamentalement changé la réaction des gens face à moi », sourit Nicolas Mallet. Pour lui, le bilan des premiers mois d’expérimentation est « très positif ». « C’est bien simple, depuis que je suis équipé, j’ai eu zéro outrage. Avant, tous les deux jours au moins, on allait au conflit avec un usager… Aujourd’hui, les gens se méfient plus et ils sont beaucoup plus sur la retenue. Ça implique aussi que les agents soient irréprochables mais ce n’est pas un souci si on suit la procédure. Franchement, je ne trouve aucun point négatif », confie l’agent en uniforme.
Sécuriser l’action de son unique policier municipal était la priorité de la municipalité de Lezoux quand elle a choisi de participer à l’expérimentation des caméras piétons ( voir notre édition du 10 août dernier).
Aujourd’hui, les gens se méfient plus et ils sont beaucoup plus sur la retenue
« Notre policier municipal travaille seul depuis l’agression de sa collègue en 2015. On se dit que si elle avait eu une caméra, les choses auraient pu tourner autrement… Avant tout, on vise l’aspect dissuasif et préventif », indique le maire de Lezoux, Alain Cosson.
L’expérience va se poursuivre jusqu’en juin mais l’agent municipal et l’élu ont déjà arrêté leurs conclusions. Pour eux, la caméra piéton n’a « que du positif ». Un dispositif tellement dissuasif qu’il n’a encore jamais servi. À ce jour, sa simple vue a permis de calmer les esprits.
Maud Turcan
maud.turcan@centrefrance.com